Entretien avec Oriol Canals à propos de Sombras

Sélectionné dans la programmation ACID (l’association pour le cinéma indépendant et sa diffusion) à Cannes, Sombras (2009) est le premier film d’Oriol Canals, un réalisateur d’origine catalane qui habite à Paris actuellement et qui a longtemps partagé sa vie entre l’Espagne et la France. Sombras nous montre la situation de précarité dans laquelle vivent les clandestins d’origine africaine en utilisant le motif de la lettre filmée.


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Le détail de la peinture au cinéma (II)

Au-delà de la représentation graphique ou photographique d'images picturales, citées, créées ou recrées, le cinéma entretient des rapports avec la peinture parce qu'il est envisageable sur le mode plastique. Sur ce point, le détail est à nouveau révélateur. Le tout à partir duquel émerge la plasticité serait le récit, qui tend à faire de l'image un simple véhicule. 


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Le détail de la peinture au cinéma (I)

Nous partons d'un apparent paradoxe : dans les œuvres du présent corpus, le détail s'affiche comme l'élément central du récit ou de la représentation, il est le sujet même du film. En un sens, ce n'est pas tel ou tel détail que nous aborderons, mais plutôt le détail en tant que tel, en tant que mode opératoire. Cependant, nous nous sommes fixés un cadre : dans les films sélectionnés, cette singulière approche de l'image théorisée par Daniel Arrasse passera toujours par la peinture.


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Le travail de la citation (III)

Cette production d’un mystère par le montage, qui est un mode propre du travail de la citation, est ce qui donne à ce dernier son caractère accueillant. Le montage, loin de poser et d’imposer un ordre du visible inflexible et définitif, fonctionne par une succession d’ouvertures et d’inflexions de sens qui ménage une place réelle à notre regard. 

Troisième et dernière partie d'un texte consacré à la question de la citation dans les Histoire(s) du cinéma de Godard, dont la première partie est ici et la seconde là.


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Hors Pistes 2016 : Agir avec les mots

L'engagement politique au cinéma passe par l'adoption et l’appropriation d'outils et formes d'expression d'abord mis en place dans le domaine de l'écrit. L'une d'elles, parmi celles qui aspirent à la plus grande efficacité, dirigée vers la plus forte efficience discursive, est le tract. Les premiers cinétracts font un usage abondant de l'écrit, qu'ils confrontent à l'image : ce sont deux régimes d'expression et de pensée qui rentrent en collision. Bon nombre des films réalisés dans le cadre du festival Hors Pistes de cette année répondent à ces interrogations à la fois formelles et politiques.


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Le travail de la citation (II)

C’est reconnaître la puissance d’une œuvre que d’en accueillir un fragment sans chercher outre mesure à justifier son insertion dans un contexte hétérogène. En cela, Jean-Luc Godard est particulièrement proche du mode d’écriture recherché par Walter Benjamin dans son Livre des passages

Deuxième partie d'un texte consacré à la question de la citation dans les Histoire(s) du cinéma de Godard, et dont la première partie est ici.


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Le travail de la citation (I)

Les rapports de la parole et de l'écrit sont, dans les Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard, quelque chose de complexe. Cette complexité tient à un premier paradoxe, qui est celui de l'objet filmique en lui-même. Le film, comme objet processuel, permet à la fois de présenter les actes de parole et d'écriture dans un double statut de moment à la fois enregistré, ce qui suppose qu'ils aient eu lieu une fois pour toutes, et en train d'apparaitre, ce qui les posent en avant de notre regard et de notre écoute, en avant du film lui-même qui leur ménage un espace d’apparition et se tient lui-même dans un futur toujours imminent.

Première partie d'un texte qui sera publié en trois temps sur les Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard.


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Boris Lehman : Le portrait et l'identité diasporique

Le cinéma de Boris Lehman est souvent d'inspiration autobiographique, mais loin de toute illusion quant à une éventuelle saisie directe du sujet par lui-même, il se fonde plutôt sur une vision diasporique de l'identité, une identité jamais achevée, toujours en devenir, que le cinéma ne saurait épuiser.


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La vision partielle de Pascal Bonitzer

La vision partielle rassemble une trentaine de textes, publiés par Pascal Bonizer dans les Cahiers du cinéma dans les années 70 (et 80 pour certains), à une époque où les films s'appréhendent politiquement et sont perçus par l'idéologie qu'ils impliquent. Ce terme d'idéologie revient du reste très souvent sous la plume de Pascal Bonitzer. La critique se présente conjointement comme une pensée du cinéma — qui manque cruellement à une certaine critique contemporaine, qui peut écrire sur un film sans évoquer jamais les notions de plan, d'image, de montage — et comme une prise de position sur un territoire culturel qui rejoue la grande partition bourgeoisie / prolétariat à partir de laquelle le monde s'est laissé percevoir pendant de longues années. 


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Cinéma / Parole #25. Ariane Loze

Ariane Loze développe depuis 2008 le projet Movies On My Own(MÔWN), une série de films dans lesquels elle assure aussi bien l'interprétation des personnages que les tâches techniques de prises de vues et de montage. Pour Ariane Loze, qui vient du théâtre et de la performance, ces premiers essais en matière de réalisation tiennent à une volonté de comprendre comment fonctionne le cinéma, et notamment la technique du champ/contrechamp, sans laquelle la série des MÔWN, qui consiste à faire travailler le trouble d'un visage qui se déploie à travers plusieurs figures, serait purement et simplement impossible. 


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