La voix rauque au timbre si caractéristique de Chantal Akerman résonne dans les espaces du Centre d'art contemporain La Ferme du Buisson. Julie Pellegrin a souhaité axer cette exposition monographique autour de la présence de la cinéaste disparue récemment et brutalement. Le projet était en discussion depuis un petit moment déjà.
Les éditions Yellow nous invitent à une plongée intégrale dans l'œuvre brève, mais dense, d'Artavazd Péléchian. Judicieusement sous titré "Une symphonie du monde", l'ouvrage, coordonné par Claire Déniel et Marguerite Vappereau, s'efforce de proposer une vision exhaustive du cinéaste arménien, et de mettre en évidence la spécificité de sa démarche, où l'archive tient une place importante, et qui aboutira au principe du montage à distance.
Le film est né d'une situation singulière. Le réalisateur, Frédéric Danos, avait des questions très personnelles à poser à son oncle Philippe concernant sa famille. Ce contexte signalait un film possible qui en même temps semblait irréalisable. A la même époque, le réalisateur découvre Numéro zéro, un film important dans lequel Jean Eustache cherche à se débarrasser de tous les artifices cinématographiques pour faire un portrait en plans séquences de sa grand mère selon un dispositif à deux caméras, permettant de filmer pendant deux heures sans interruption, afin de créer les conditions, cinématographiquement rares, d'un accueil de la parole.
Après avoir réalisé plusieurs courts métrages ainsi qu'un premier long métrage de fiction remarqué en 2011, Poursuite, Marina Déak a livré avec Si on te donne un château, tu le prends ? un long-métrage documentaire profondément singulier, où la question de la liberté et de la fabrication d'un regard se pose à tous les niveaux du film, jusqu'à en devenir le centre. La réalisatrice revient sur le processus de fabrication du film et sur le trajet qu'elle a effectué pour aboutir à cette écriture singulière.
Jazz et cinéma ont incarné de concert la nouvelle culture du XXe siècle : ils sont en cela historiquement modernes. Manifestations de la culture de masses, l'on a pu les considérer comme de simples rouages de l'industrie culturelle. Mais nous verrons que la modernité du jazz et du cinéma ne saurait se limiter à un état de fait, à une immanence liée à leur situation historique : la modernité intrinsèque à ces deux formes d'expression s'est doublée d'une recherche esthétique moderniste allant de pair avec celles qui se sont jouées simultanément dans les domaines culturels plus anciens.
L'exposition Dioramas de Laurent Montaron présentée jusqu'au 7 janvier à la Fondation Ricard se scinde en deux parties, auxquelles l'on accède par deux bâtiments différents. Cette dispersion spatiale se double d'une distance établie entre les deux espaces présentés et le spectateur. Dans les deux cas, une vitre et un cadre nous tiennent à distance, comme dans les dioramas qui donnent leur nom à l'exposition. L'espace qui ne peut plus être parcouru mais seulement vu devient image : devenir image à l'époque de la reproduction technique, ce n'est pas seulement briser l'unité de l'espace, mais rentrer dans un temps suspendu, susceptible d'être répété à l'infini.
Il y a urgence à agir, à mettre en commun nos désirs, nos fantasmes, nos hantises, nos trébuchements et nos élans. La nouvelle création de Christophe Haleb invoque l'extase en tant qu'horizon d'une nécessaire sortie de soi, d'un dépassement des frontières, d'une expérimentation tantôt furieuse, tantôt enjouée, toujours fébrile, d'une multitude de modes d'être ensemble, d'une pluralité de corps hybrides, recomposés, qui reconfigurent et redistribuent sans cesse les énergies et les capacités d'agir.
La programmation du Crédac et du Bal mettent à l'honneur le Japon, entre avant-garde et tradition, à travers les films dElise Florenty et Marcel Türkowsky et le cycle de films militants des années 60-70 "No Game".
Where is Rocky II ? de Pierre Bismuth a été présenté au Centre Pompidou dans le cadre du cycle « L'exposition d'un film ». Il propose une enquête (doublée d'une fiction) sur une œuvre méconnue d'Ed Ruscha, intitulée Rocky II : un rocher artificiel placé dans le désert californien à la fin des années 70.
La séance Cinéma / Parole de novembre s'est exceptionnellement déployée en deux temps, autour de la pratique de Julien Bal, metteur en scène venu évoquer une pièce à venir (D'A Gibraltar) qu'il développe actuellement, et pour laquelle le film Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pasolini est une référence très importante. Le premier temps de la rencontre a permis à Julien Bal d'évoquer les directions d'écritures qu'il souhaite prendre, et le second, d'échanger autour du film de Pasolini et de l'idée de création qui le sous-tend.