Extension sauvage 2013

Comment ne pas céder à la tentation de filer la métaphore végétale devant la profusion et la générosité des propositions artistiques d’Extension sauvage ? Latifa Laâbissi et Margot Videcoq mènent leur festival avec l’intelligence sensible et les profondes intuitions des maitres jardiniers les plus inspirés. Guidées par une véritable exigence artistique et fortes d’une connaissance approfondie du milieu de la danse contemporaine avec ses plis et détours, les deux programmatrices rassemblent les essences rares. 


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Gisèle Vienne / The Pyre

Une quasi-obscurité, à la fois familière et un brin inquiétante, règne dans les gradins. Le petit ouvrage accompagnant la pièce, signé par Denis Cooper, qui nous a été distribué à l’entrée, ne livrera ses secrets qu’une fois le spectacle achevé. Gisèle Vienne, metteur en scène et plasticienne, privilégie une fois de plus l’extraordinaire propension de l’imaginaire à investir des formes éminemment instables, hautement indéterminées, qui rejettent l’imposition de toute narration univoque. 


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L'autruche peut mourir d'une crise cardiaque...

Jouant de la géométrie variable de la salle de la Ménagerie de Verre, la performance L’autruche peut mourir d'une crise cardiaque en entendant le bruit d'une tondeuse à gazon qui se met en marche nous plonge au coeur d’une leçon d’aérobic – dopée de stéroïdes – qui respire un bien être dans l’air du temps, fait couler des gouttes de sueur et décroche quelques gestes rappelant le salut nazi ou des coups de kick-boxing. Les corporéités bien marquées et différentes des Chiens de Navarre sont engagées dans une performance physique qui donne le ton de la soirée : des chansons rythmées bien commerciales, un coach « à fond » aux tendances exhibitionnistes. 


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Quand je pense qu'on va vieillir ensemble - Les chiens de Navarre

Les Chiens de Navarre reviennent à la charge avec une pièce audacieuse qui resitue les enjeux d'un travail scénique radical, pousse plus loin les expériences liées aux ressorts intimes de l'individu face au groupe, et explore de nouvelles formes d'écritures du plateau.


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Les Chiens de Navarre / Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet

Le festival Les Inaccoutumés démarre en trombe cette année avec Les Chiens de Navarre dans une forme de grands jours. Pina, Béjart, les Walkyries, les jumelles de Shining, tout y passe, emporté par l’énergie folle et irrévérencieuse de performeurs hors normes.


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Christian Rizzo / Sakinan göze çöp batar

Christian Rizzo crée avec et pour le danseur Kerem Gelebek, un solo d’une beauté rare et précieuse, qui va à l’essentiel avec une grande économie de moyens, dit le tiraillement entre ici et ailleurs et pointe vers cet encrage fluctuant de l’être.


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Christian Rizzo / Le bénéfice du doute

Les titres de ses pièces sont d’une sincérité désarmante. Parfois prêts à nous perdre dans des considérations labyrinthiques, déployant des univers imaginaires, tintés d’un brin d’absurde, parfois concis, renfermant toute la saveur d’une qualité dominante qui donne la texture de la pièce, toujours ouverts, ces titres invitent à des jeux d’associations des plus surprenants. Il en va ainsi du Bénéfice du doute. Un réseau de significations possibles se nourrit tout au long de la pièce et pourtant le doute travaille la racine même de la danse proposée sur scène. 


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Leviathan, de la pêche au péché

Y avait-il des marins pêcheurs dans la grande salle de cinéma du Centre Georges Pompidou lors de la présentation du film Leviathan en janvier dernier ? J’en doute fort. La projection avait lieu dans le cadre du festival Hors Pistes et j’ai remarqué que les pêcheurs, et plus globalement les agriculteurs, les ouvriers, les employés de bureau, les commerçants sont peu nombreux dans ce type de manifestation. Paradoxalement, ils sont souvent à l’écran, comme si l’on affectionnait que soient filmés et montrés ceux qui ne sont pas dans la salle. 


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Holyland Experience de Pierre Moignard

C'est d'abord une rumeur, un fond sonore qui donne à entendre que c'est à une expérience peuplée que le titre nous envoie. Le regard de la caméra, et le notre avec lui, devront eux-mêmes s'immerger dans la foule et se laisser gagner par un environnement déconcertant, qui nous est à la fois étrange et familier. Il nous semble avoir déjà vu ces tableaux vivants, à l'imagerie kitsch stupéfiante, qui veulent dire la gloire divine, ou ces scènes d'un possible théâtre qui retracerait la vie de Jésus.


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Koyamaru de Jean-Michel Alberola

Koyamaru est un village minuscule perdu dans les montagnes, à 300 km au Nord-Ouest de Tokyo. Jean-Michel Alberola s'y est rendu régulièrement, pendant deux années, pour approcher conjointement, par la fréquentation de la dizaine d'habitants qui y vivent, la figure du « paysan universel » et la pratique du cinéma. Jean-Michel Alberola, qui a pour bagage une longue expérience des arts plastiques, s'est ainsi efforcé de prendre, à l'aide du médium filmique alors nouveau pour lui, le pouls d'une présence au monde oubliée par le confort moderne, confort qui ne va jamais sans élaguer profondément nos possibilités d'existence, et sans doute blesse irréversiblement quelque chose de notre humanité. 


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