Le commencement et le risque - trois films du GREC

Cela ne s’est jamais passé d’Alessia Chiesa, Les ficelles de Frédéric Bayer Azem et Greek Salad de Jean-Claude Taki prennent la fiction comme un régime d’expression qui n’est pas donné initialement, mais dont il faut comme réinventer les modalités pour l’atteindre. S’ils sont de formes narratives très différentes, ces films partagent un même enracinement dans l’ici et le maintenant de la situation filmique, où se trouvent les germes à partir desquels une histoire peut se développer. 


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Cinéma révolution

Le dernier film de Sergei Loznitsa n’a pas de titre. Il porte un nom, celui d’un lieu, qui est aussi celui d’une révolution : « Maïdan ». Une révolution a-t-elle jamais (un) lieu ? Quelle est la relation du lieu au nom, et du nom à l’événement ?


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Histoire de doc à Lussas : Italie

Dans le foisonnement de cette 26e édition des Etats Généraux du film documentaire, la section Histoire de doc, consacrée cette année à l’Italie, s’impose comme un rendez-vous à ne pas manquer au fil du festival. Federico Rossin, critique et programmateur, a choisi des œuvres rares, qui témoignent tout autant des réalités d’un pays pris dans des changements radicaux, que des différentes manières d’approcher, de saisir et de rendre compte de ces bouleversements. Les plus audacieuses recherches formelles s’enracinent dans le quotidien, des grandes villes comme des campagnes éloignées. 


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Traversées d'Antoine Danis

Court film de 8 minutes, tourné en 16mm, Traversées s'efforce à sa manière de renouer avec les films burlesques d'antan. Le motif est des plus simples : un après midi passé à la patinoire. Celle-ci, en tant qu'espace fermé, se pose d'emblée comme une scène, un plateau de cinéma, habité par une foule de personnages typés qui dessine l'image d'une micro société en paix avec elle-même. 


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Michel ou 9 jours de la vie d'un ho de Blaise Othnin-Girard

Michel « habite » le milieu psychiatrique depuis toujours. Il y est entré pour un motif laissé inexpliqué, mais dont l'injustice profonde se laisse deviner, par cette scène inaugurale du film tournée dans le milieu des années 80 par le même réalisateur, Blaise Othnin-Girard, auquel il confie ses aspirations. Michel est comme vous et moi, il veut voir ses dessins s'animer devant ses yeux. Il aime le cinéma. Il est déjà gagné par une soif insatiable, qui perce le film de toutes parts, et que nous devrions tous lui envier. Il ne sait pas encore qu'il va passer le reste de sa vie en enfer. Un autre plan nous donne son visage quelques années plus tard, plein cadre, le regard triste. Il peint. Sa tristesse tient sans doute au fait que la peinture lui donne le goût d’une vie et d’une liberté qui lui ont été refusées.


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Les vagabonds des étoiles. Première partie. L'aliéné

Il n’y a d’épreuves qu’irréversibles. Quelque chose qui vient d’elles fait de nous ce que nous sommes. Une fracture, fut-elle irréparable, a ceci d’inouï qu’elle peut ouvrir notre existence à ce qu’elle n’accueillerait pas d’elle même et charger notre voix de porter des événements dont elle ne connaît ni les sources pro- fondes ni la portée véritable. C’est sans doute qu’elle doit les ignorer pour parler en vérité.


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Pour autant qu'un musée... Une promenade de Martine Derain

Pour autant qu'un musée est un film réalisé - déréalisé - par Jean-François Neplaz et Martine Derain, à l'occasion d'une invitation adressée à cette dernière par Hassan Darsi de l'Association La Source du Lion à participer à l'exposition Passerelle artistique : étrange paradoxe au Mucem, en évoquant un travail qu'elle développe en Méditerranée depuis plusieurs années. Le film se donne ainsi comme une promenade à travers une pratique artistique et un territoire, deux dimensions qui se rencontrent nécessairement quand le souci est là de capter quelque chose de ce qui nous entoure. Ici, ce sont des des corps en déambulation dans la ville, des visages, des singularités qui font peuple, à un certain moment, devant l'objectif d'une caméra. 


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Near Real Time, Gail Pickering à la Ferme du Buisson

Epaisseur de l’image, strates d’imaginaire analogique, frissons du direct enfouis dans les archives, Gail Pickering s’empare de l’étonnant matériel de la Vidéogazette, la première expérience de télévision communautaire en France, menée à partir de 1973 dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble, pour une exposition immersive qui intensifie et sublime à la fois, recompose radicalement les architectures du centre d’art contemporain de La Ferme du Buisson. 


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Panda d'Anthony Lapia

Un jeune couple est installé dans une voiture à l'arrêt, logée au fond d'un parking. Erika, une vingtaine d'années, fait semblant de conduire le véhicule, qu'un zoom avant nous permet d'approcher progressivement, jusqu'à y pénétrer à notre tour. La petite Fiat Panda va donner au film son titre, mais aussi l'essentiel de son cadre et un espace privilégié pour permettre à une intimité de cheminer progressivement vers la possibilité de sa manifestation. C'est ainsi à la manière d'un quasi huis-clos qu'Anthony Lapia essaie de capter les relations incertaines et fragiles, comme elles le sont toujours à cet âge, qui se tissent entre Issa et Erika. 


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Ina movible de Jean-Claude Taki

Le cinéma a en propre de pouvoir composer à partir d'images d'origines et de qualité diverses. Jean-Claude Taki en sait quelque chose, qui de Greek Salad à Sotchi 255, donne corps à des narrations écrites à partir d'images trouvées dans des archives ou tournées avec un téléphone portable. Comment faire sien, pour les mettre au service d'une expression personnelle et singulière, des images glanées, ramassées ici et là ?


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