Le film s'ouvre sur une prise d'otages. Dans la panique, une hôtesse de l'air prend la fuite. Tout l'objet d'Aéroport sera de l'accompagner dans cette course sans fin, et de l'envoyer vers une série de rencontres improbables, inexplicables et que la trame narrative ne cherche jamais à justifier.
Immergée dans les hautes herbes, entre les roseaux, la caméra se fraie un chemin vers un lac, alors qu'une voix pose, selon un mode répétitif et litanique, l'existence d'un passage, d'une sortie du labyrinthe. Cette ouverture d'Oiseau de nuit de Pierre et Jean Villemin indique à sa manière l'un des motifs essentiels du cinéma, qui est de nous conduire vers une clarté, vers une intelligence nouvelle de notre présence au monde et aux êtres qui le peuplent.
Comme chaque année pour les Journées du patrimoine, le Potager du roi à Versailles connaît une effervescence toute particulière: pour cette sixième édition, le festival Plastique Danse Flore y déploie une programmation tout en fraicheur. Des installations surprises au détour d’une allée, des visites guidées et chorégraphiées par Xavier Le Roy, ou encore des formats courts de chorégraphes, parmi lesquels Nacera Belaza ou Mathilde Monnier, rythment les trois jours qui se prolongent tard dans la nuit avec une proposition inédite. Le metteur en scène Philippe Quesne y plante son Bivouac.
La danse contemporaine s’invite sous la magnifique coupole du Théâtre des Bouffes du Nord. Fragile Danse rassemble des créations, des inédits et des reprises, autant d’artistes aux univers forts et singuliers, parfois aux antipodes les uns des autres. La performance composée Onde de choc, issue de la rencontre entre le chorégraphe Bernardo Montet, le musicien Serge Teyssot-Gay et le peintre Paul Bloas, donne la juste mesure du désir de la programmation de faire s’entrechoquer les esthétiques ici et maintenant.
Pour préfigurer la 14ème édition du festival Artdanthé, Olivier Dubois, dont la création Révolution ouvrait l’édition précédente, est de nouveau sur le plateau du Théâtre de Vanves.
Sur la scène du Centre Pompidou, Olga de Soto partage l’état d’avancement de ses recherches sur La Table Verte, ballet mythique de Kurt Jooss. Sa pièce, calquée sur le modèle d’une conférence, premier volet d’un diptyque qui devrait aboutir, en 2012, à une création, est le lieu d’une expérience à la fois fruste et enrichissante.
Sur le plateau du Théâtre des Abbesses Rachid Ouramdane, est en prise avec les facéties du pouvoir et les différentes manières dont il conditionne les corps insidieusement, à la fois de ceux qui dirigent et de ceux qui le subissent. Le fardeau est lourd, mais le danseur et chorégraphe le prend en charge avec une infinie subtilité, et réussit à éviter les gestes bavarde, grandiloquents, en entretissant plusieurs niveaux de sens, il signe une création à fleur de peau.
Le coup d’envoi est donné pour la 14ème édition du festival Artdanthé, manifestation artistique qui a su s’imposer sur la scène de la danse contemporaine par une programmation toujours fraîche, parfois visionnaire, fidèle à la vocation assumée de faire se côtoyer chorégraphes confirmés et jeunes créateurs.
Myriam Gourfink est certainement la chorégraphe à l’actualité la plus foisonnante en ce début de 2012 : trois créations dont un solo et deux pièces de groupe, un ouvrage collectif, Danser sa créature, édité par les Presses du Réel, ainsi qu’un tiré à part de la revue Mouvement la placent sur le devant de la scène.
Collaborateur des Gens d’Uterpan, performeur et auteur, Thibaud Croisy signe dans le cadre du Festival Artdanhé un précis de géographie mentale autour d’un lieu de vie et tente de rendre manifestes les traces de vie inscrites entres ses murs.