Rencontre avec Nathalie Remadi, qui revient sur son expérience d'interprète dans Unrest, troisième volet d'une trilogie sur l'inquiétude réalisée par Philippe Grandrieux. Cet entretien a été réalisé quelques jours avant la performance de Unrest, montrée à Montpellier en octobre 2016.
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Manon Thiery : Comment a commencé la résidence ? Concernant votre méthode de travail, est-ce que Philippe Grandrieux a choisi, en quelques sortes, de te « briefer » ou bien as-tu directement proposé ou expérimenté des choses ?
Nathalie Remadi : Alors, par où ça a commencé... On est passés par tellement de choses ! En fait, il m'a dit deux phrases le premier jour de la résidence. On s'est retrouvés dans le studio et je me souviens de ses deux premières phrases... Il m'a dit : « J'ai très peur. » et « Ne te juge pas. » Cela a été le point de départ. Moi qui ai l'habitude de travailler avec des chorégraphes, jamais on ne m'a dit ça ! Déjà, avouer que l'on a peur, qu'on ne sait pas où l'on va... Il avait des idées, mais ça allait vraiment être une recherche. Les premiers jours, la première semaine de la résidence, on a vraiment fait une recherche. Il ne faut pas vouloir... Il ne faut pas que tu veuilles. Moi, je ne savais pas quoi faire. Il me disait juste : il faut que tu occupes cet espace, ce temps qui nous est accordé. Je viens d'une formation très académique où on me dit ce que je dois faire, on me dit les pas de danse... J'ai fait beaucoup de classique, maintenant je fais du contemporain, et d'un seul coup ça a été le néant pour moi, je me suis dit : « mais je ne sais plus danser ! » Ça a donc été beaucoup d'improvisation.
Manon Thiery : Oui, parce que dans ta formation, tu as fait une école de danse...
Nathalie Remadi : J'ai commencé la danse à cinq ou six ans. Je ne sais pas ce que c'est que ne pas danser, en fait... J'ai fait le Conservatoire, en Normandie. Un Conservatoire de région, comme on en trouve aussi à Montpellier... J'ai fait toutes les classes en danse classique, jusqu'à mes dix-huit ans. Pendant les deux dernières années, j'ai vraiment eu l'idée de devenir professionnelle, avant, c'était du loisir, tu ne t'en rends pas bien compte quand tu es petit. C'est ma mère qui m'avait inscrite et puis je me suis dit que finalement, j'avais envie de me dédier à ça donc j'ai fait une formation pré- professionnelle, toujours dans ce conservatoire, et à mes vingt ans, j'en ai eu ras-le-bol, toutes ces années en institution... Alors, j'ai arrêté la danse et je suis partie à Bruxelles. J'ai fait des études de langues à l'Université, et au bout d'un an je me suis rendue compte que la danse, c'était ce que je voulais faire. À ce moment de ma vie, je ne voulais pas retourner en France, je voulais danser quelque part, et en même temps j'adorais les langues. J'ai décidé de partir en Espagne et j'ai fait le Conservatoire Supérieur de Danse à Madrid jusqu'en juin dernier. Je sors de l'école ! Et en même temps, j'ai travaillé avec des compagnies là-bas.
Manon Thiery : Et tu n'as pas l'impression de déconstruire ce que tu as assimilé à l'école ? Ou bien est-ce que tu ressens ce travail avec Grandrieux comme une sorte de prolongement ?
Nathalie Remadi : Non, pour moi ce n'est pas une déconstruction ; justement, ça rassemble tout. Moi qui renie un peu mon passé de danse classique, j'ai fait tout un trait dessus et en fait, quand j'ai dit à Philippe que j'étais danseuse classique, il m'a dit : « Ah, je l'ai vu...il y a quelque chose, tu vois, qui fait partie de toi, de cette discipline du corps, de la rigueur... », même si je ne monte pas sur les pointes. Et je me suis dit que mais oui, c'est bête de vouloir effacer, ou renier tout ce que j'ai pu faire, car c'est ce qui fait mon corps aujourd'hui. Tout prend sens. Je me suis dit : « c'est ça la danse, en fait, ce n'est pas faire un pas de chat... » Et pour la performance de vendredi, Philippe dit que ce n'est même pas une étape du travail que l'on va présenter, pas un work-in-progress ; pour lui, c'est le travail qu'on a à cet instant T.
Manon Thiery : La trilogie est, selon les mots de Grandrieux, un travail sur l'inquiétude. Dans Unrest, Grandrieux désire rendre compte de la « force d'anéantissement », que l'on peut trouver dans la mort et dans la jouissance. Comment traduit-on, finalement, avec son corps, cette force ? As-tu l'impression de danser avec cette sensation d'inquiétude ?
Nathalie Remadi : Ce que Philippe recherche, c'est un corps. Un corps inquiet, c'est quoi ? C'est un corps en vie. On est inquiet car on cherche des réponses... Mon corps n'est jamais apaisé. Ça rejoint la pulsion qu'on trouve dans Meurtrière. Le point de départ, c'est la contrainte. Là, maintenant, on fixe les mouvements, on les écrit. Il y a une part de liberté mais on s'est rendu compte que ça ne pouvait pas être que de l'improvisation. L'idée, c'est qu'on a une trame, on a des figures qui sont sorties, et je dois passer par ces choses là. On a un début, on a une fin, ça on le sait, on le répète ; et moi à l'intérieur de cela j'ai une grande part de liberté, c'est-à-dire que chaque jour je vais le vivre différemment, au niveau des intensités, des durées... Mais il n'y a rien de psychologique. On est passés par des moments qui faisaient surgir en moi des émotions, on partait dans des trucs psychologiques et on a vu que ce n'était pas la bonne direction car cela touche à des choses beaucoup trop personnelles. En tant qu'interprète, quand je danse Unrest, ce qui me dirige c'est mon rapport pur aux lois physiques, à la gravité... Je vais penser : « là, je dois pousser le sol... là, je dois pousser mon dos... là, je lutte contre la gravité, il ne faut pas que je tombe... là, il faut que j'arrive à... » Parce que si je me dis que je dois danser la joie, ou bien la tristesse, ou la jouissance, c'est impossible. La joie, la tristesse, ça apparaît pour celui qui regarde... Mon rapport à ce travail là, c'est du vrai, et c'est ça qu'il recherche. C'est quoi le vrai ? C'est un corps qui doit lutter, contre ce poids, la gravité...
Manon Thiery : C'est vraiment un rapport à ton espace, à l'espace scénique et à l'espace du corps...
Nathalie Remadi : Oui, exactement !
Manon Thiery : On retrouve aussi ce rapport à la gravité dans Meurtrière, où finalement il n'y a plus vraiment de sens dans cet espace, où les corps sont comme enchevêtrés dans cet espace inhabituel... Est-ce que toi, en dansant, tu as l'impression de rechercher des sortes de déconnexions avec l'espace ? Est- ce que tu cherches à la fois la rupture et l'inscription, une sorte de double-rapport à l'espace ?
Nathalie Remadi : Pour moi, c'est tout le contraire. Je dois être très attentive et concentrée sur l'espace et sur l'espace dans mon corps. C'est une attention extrême. On est passés par cette sorte d'abandon, car Philippe aussi recherchait ça. On le voit dans Meurtrière, cet abandon qui mène à une transe... Tu es abandonnée à toi-même, tu ne sais plus où tu es... et en fait, ce qu'on fait là pour Unrest, c'est pour moi complètement l'inverse. Et je pense que pour celui qui regarde aussi, je pense que c'est difficile, car c'est un corps nu. C'est de la sensation... un travail très sensoriel. Là, aujourd'hui, on va tourner pour la première fois, on va commencer à quatorze heures. Il va filmer. Mais ça ne sera pas la performance, c'est autre chose. Je ne sais pas du tout ce que ça va être. Il m'a juste dit : « Mercredi, on tourne ! » Ils nous ont même mis dans une autre salle, comme ce n'est pas la même chose... Il va y avoir cette lumière carrée, au milieu, qui n'est pas dans la performance. Une plate- forme carrée qui pend, à deux mètres du sol à peu près, dans une salle complètement noire.
Manon Thiery : Est-ce que tu seras seule à danser cet après-midi, comme dans la performance ?
Nathalie Remadi : Oui ! Après, je ne sais pas ce que ça va être. En tous cas, pour la performance, Philippe a viré cette lumière. Il n'y aura que la lumière de la salle, des néons. Je ne dirais pas que c'est moche, mais ce n'est pas une lumière scénique. Au début, il a fait venir cette lumière carrée de Paris, et au bout de quatre jours, il a choisi de l'enlever. Il a écrit un texte aussi. Je ne sais pas si tu connais un peu le processus, il commence toujours par écrire, et ce qu'il écrit mène toujours à la performance, à la danse, et la danse mène ensuite au film, et le film à l'installation. Cette fois, il va lire le texte pour la performance vendredi. À chaque fois le texte disparaît... Donc, au bout du quatrième jour il ne voulait plus de la lumière, mais il se questionnait aussi sur le texte, il n'en voulait plus... Moi, je lui disais : « Mais tu ne vas même plus vouloir de danseuse à la fin ! » et en fait le texte est revenu. Le texte, c'est le début de la performance, il va le lire et ensuite, c'est moi. Cette lecture fait partie de la performance. C'est le texte qu'il a écrit avant même que ça commence, avant même que je ne le rencontre. Après, Philippe m'a aussi parlé du film, qui sera un film de fiction, et qui devrait être réalisé en décembre, alors est-ce qu'il veut que j'y participe... ? Est-ce qu'il veut mélanger plusieurs choses... ? Je ne sais pas, c'est le mystère ! On ne sait jamais vraiment à l'avance, il peut d'un coup tout changer. C'est aussi pour cela que je ne savais pas à quelle heure j'allais pouvoir te voir ! Il suit son instinct en fait, mais dès qu'il a « le truc »...
Manon Thiery : Dans Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution : Masao Adachi, on entend cette phrase : « Je voulais faire ce que je ne comprenais pas... » Je ne sais plus si c'est Grandrieux lui- même qui la prononce ou si cela vient de Masao... Mais je crois qu'elle trouve une certaine résonance dans le travail de Grandrieux.
Nathalie Remadi : Oui, oui c'est ça ! Et puis c'est difficile d'expliquer un tel travail...
Manon Thiery : Il utilise par ailleurs le terme de « morphogenèse ». Dans ce que tu fais, dans la performance, est-ce que tu reconnais cette morphogenèse du corps ?
Nathalie Remadi : Tu parles de transformation ?
Manon Thiery : Oui, de transformation, de défiguration, de décomposition... ou bien même, de création, de tentative de retrouver un geste en quelques sortes primaire, un « premier mouvement », un instinct, quelque chose d'assez archaïque finalement.
Nathalie Remadi : Oui, en tous cas ça a été notre point de départ, c'est ce qu'il a travaillé. Il me disait, justement : « Moi, je recherche un corps. » Il dit « archaïque » dans le sens « corps dénué de toutes ses capes sociales et psychologiques, juste un corps animal pratiquement ». Il nous a montré un documentaire où tu vois des animaux, leurs manières de se mouvoir et d'attaquer... Des grenouilles : pourquoi la grenouille va se mettre à sauter... C'est pas qu'elle le veut ! C'est son instinct de vie, elle doit manger. C'est pour cela qu'elle a cette pulsion, c'est ce désir de vivre, de manger... comme on peut avoir un désir sexuel, se reproduire, et du coup c'est ça qui apporte ce côté primitif dont tu parles. Mais moi j'ai l'impression qu'on a dépassé un peu ça. Des sentiments apparaissent. On s'est dit que ce qui venait, ce qui apparaissait, il fallait le laisser... Même une goutte de sueur que j'essuyais. On est passés dans autre chose, qui laisse place à mes émotions, à mes propres sentiments. Bien sûr il y a ce corps primitif... mais c'est un corps transcendé. « Morphogenèse » je peux comprendre, en effet, car je passe par des états très différents, aussi bien physiques que mentaux. C'est comme un voyage, une traversée. Je commence à un point et je termine autre part... Il n'y a jamais d'arrêt.
Manon Thiery : Tu me parlais de cette goutte de sueur, que tu essuies... Justement, il s'agit d'un mouvement qui paraît anodin, à propos d'une chose – la sueur – qui ne peut être contrôlée. Pourtant, vous avez choisi que cela puisse faire sens. Est-ce que ce ne serait pas, finalement, une sorte d’événement du corps ?
Nathalie Remadi : Complètement. C'est quelque chose qui arrive, qui m'arrive. C'est ça, lorsqu'il dit « Il ne faut pas que tu le veuilles... » Il y a un côté « pas décidé » et pour lui, c'est ça, l'art, c'est quelque chose qui arrive. Et souvent, il dit : « Si tu veux écrire, écrire une belle phrase, tu ne peux pas. C'est quand ça t’arrive, tu vois, dans la main.... » Et moi, dans la danse, c'est ça. Je ne sais pas si j'ai réussi à vraiment le trouver, mais j'essaie. Ça m'arrive, je bouge car il y a comme une force involontaire et en même temps cette volonté d'être « dedans ». C'est un travail très contraignant et très libre, c'est la contrainte et la liberté.
Manon Thiery : Oui, comme deux forces contraires mises en tension. C'est à la base, il me semble, de beaucoup de choses, des lois physiques, des phénomènes, et même de la création finalement...
Nathalie Remadi : La danse pour moi c'est ça, ce n'est que du mouvement, que de la vie. Et en fait, il n'y a pas de formes, mais des flux.
Manon Thiery : Des flux d'intensités...
Nathalie Remadi : Mais là, si on me demandait sur quoi je travaille, en une phrase, je ne pourrais pas l'expliquer. Je dirais : « J'occupe un espace... ».
Manon Thiery : En tous cas ce que tu dis fait sens, pour moi, et rejoint ce sur quoi je travaille.
Nathalie Remadi : Ah ! On en parle beaucoup, avec Philippe. On met des mots sur ce qu'on fait. Mais il y a eu de grands moments de blancs dans notre travail. Ça a été très vite. Le fait d'être seulement deux... c'était un vrai face-à-face, dans une grande salle... « On ne peut pas », « qu'est-ce qu'on fait », « on ne sait pas », « ok », « alors comment faire », « je recherche ce type de corps, j'essaie »... et d'un coup tu as des doutes, alors ça contamine l'autre et il faut se rassurer. Donc ça va très vite ! Mais on a réussi. Même le deuxième jour, on faisait des choses incroyables. On voyait parfois que ce n'était pas ce qu'on voulait, mais il fallait passer par là, par ces moments de crise. On a eu un week-end de déconnexion, Philippe est parti à Paris, et moi je suis partie dans les Cévennes. On s'est retrouvés le lundi. Je me suis demandé s'il allait remonter dans le train, s'il allait revenir. J'ai confiance en lui, et il a confiance en moi. Mais je savais qu'il avait peur, qu'il avait déjà essayé avec une danseuse quand il était à Boston, que ça n'avait pas marché. Je me disais : « Si ça se trouve, peut-être que là, il voit que ça ne va pas, encore... » Et en fait, il est revenu, lundi ! On a réalisé plein de choses, on a vraiment fabriqué quelque chose. La première semaine, c'était beaucoup plus de la recherche, on cherchait, on cherchait, on cherchait... C'est un travail aussi sur la solitude. Ce troisième mouvement, c'est ça... Je me sentais tellement seule. Maintenant, ça a changé, car ces jours-ci je prends davantage de confiance et de sécurité. Mais les premiers jours, dans ce grand espace vide, nue, face à Philippe... et lui-aussi se sent très seul, car tu es face à toi-même finalement. J'ai aussi découvert des choses de moi-même, et ça fait peur... C'est la solitude de l'être. C'est très beau ! Et c'est dur, ce n'est pas facile, comme processus.
Manon Thiery : Finalement, à travers cette solitude et cette recherche, quelle est la place du désir ?
Nathalie Remadi : Ce n'est que du désir. C'est ça, quand je dis que je ne suis jamais apaisée, que je suis toujours dans la contrainte... Parfois, tu arrives à bout de forces, physiquement tu n'en peux plus et ça lâche, mais ça ne lâche jamais vraiment. Ça lâche, mais ça reprend ailleurs... avec un autre mouvement ! Et puis un autre... C'est parce qu'il y a toujours un désir qui n'est jamais assouvi, finalement. C'est ça ce qu'il recherche, c'est ça l'inquiétude de Unrest. Tu as du désir, mais tu n'arrives pas à être complètement satisfait, complètement assouvi... et c'est ça qui te maintient, qui fait que tu continues. Alors parfois, tu crois que c'est bon, et en fait non, et ça repart. C'est ça aussi dans le mouvement et dans le corps qu'il a voulu mettre en avant.
Manon Thiery : Est-ce que la performance va encore évoluer ? Je veux dire, après la présentation de vendredi ?
Nathalie Remadi : Oui, ce n'est pas une œuvre figée. Elle est écrite, mais elle va certainement encore évoluer. En fait, on l'a écrite en dix minutes. Enfin, Philippe a écrit son texte, avant la résidence, mais là, je parle de la danse. En dix minutes... Parce qu'on avait fait tout ce travail. Et c'est venu : « on commence comme ça, on fait ça, tu finiras là... ». Et on a écrit. Comme une chorégraphie,finalement ! Et moi, je me disais : « On ne va jamais pouvoir chorégraphier ! » Et en fait, si. C'est vivant, l’œuvre est vivante aussi, jusqu'au jour même de la performance, ce sera quelque chose de nouveau... Et bien sûr, il y a le désir de présenter la performance dans d'autres endroits. La performance peut évoluer à chaque fois. Et puis c'est un plaisir de travailler avec Philippe. Ses deux premières phrases, ça le résume ! On cherche à ce que ça soit juste, on ne veut pas faire du faux. C'est une toute autre vision des choses. Qu'est-ce qui est vrai ? C'est ça, ce qu'il recherche, et c'est ça, Unrest. Le vrai, c'est juste un corps, qui lutte et qui doit rester en vie, en mouvement, tout le temps, comme le mouvement du cœur... Il y a toujours une pulsion, ou pulsation plutôt. C'est à ça que je pense quand je danse. Pour moi, c'est dur de trouver les mots, d'expliquer cela... c'est pour ça que je danse. Hier, avec Philippe, on s'est dit qu'il allait terminer sa vie en dansant. Souvent, il dit : « Quand je te vois... j'aurais voulu danser ! ». Le corps, pour lui, c'est un émerveillement, une puissance... Et moi, j'ai dit : « Tu vois, moi, j'ai l'impression de ne jamais trouver les bons mots pour m'exprimer... alors moi je terminerai ma vie sur une chaise à bascule à écrire des livres et toi tu seras en train de danser ! »