Contre-courant
Manon Ott et Grégory Cohen articulent leur pratique du cinéma à des questions sociales, écologiques et politiques. Leurs films se nourrissent de leur parcours de recherche en sciences sociales. Suite à leurs formations respectives à la Sorbonne et à l’EHESS, ils ont tous deux suivi le Master 2 Image et Société de l’Université d’Évry Paris-Saclay, qui forme à la réalisation de films documentaires, avant de soutenir en 2019 chacun une thèse de doctorat entre sciences sociales et cinéma, recherche et création, sous la direction de Joyce Sebag, dans cette même université.
On a découvert le cinéma de Pierre Creton en 2005 alors qu’il présentait son film Secteur 545 au FID à Marseille. Il a depuis réalisé d’autres longs métrages, comme Maniquerville (2009), Va Toto ! (2017) ou Le Bel Été (2019). Sa filmographie ne se résume pas à ces longs métrages, elle est également ponctuée de courts métrages. Le Vicinal (1994) est le premier réalisé par Pierre Creton à sa sortie de l’école des Beaux-arts du Havre, alors qu’il s’établit à l’époque en pays de Caux en Normandie pour y devenir ouvrier agricole. Passer de ce premier court métrage à son dernier en date, L'Avenir le dira (2020), tous deux proposés en visionnage pour cette séance, revient à effectuer une traversée, tout autant des formes de la nature que des techniques cinématographiques qui s’en nourrissent.
La question du pouvoir est au cœur de la nouvelle création d’Hélène Iratchet qui conjugue cinéma et arts plastiques sur un plateau de danse pour un objet chorégraphique qui ne cache pas ses aspérités.
De nature en uchronie
Pierre Villemin est vidéaste. Il réalise des films depuis 1998 et enseigne à l’École Supérieure d’Art de Lorraine. En juin 2020, Pierre Villemin a mis en place Seek The Sun, un festival en ligne de cinéma expérimental. Ses œuvres et son enseignement se caractérisent par la place centrale qu’y occupe la plasticité de l’image et par un effort constant pour développer des formes filmiques qui relèvent de l’essai. Cette importance que trouve la plastique de l’image dans les films de Pierre Villemin tient sans doute au fait qu’il a été chef opérateur, dans les années 1990, avant de se consacrer à ses propres films, qu’il réalise en dehors des circuits industriels de production. Une abondante archive personnelle d’images et de documents permet à Pierre Villemin d’approcher la réalisation comme une pratique d’atelier dans laquelle la nature tient une place significative.
Stéphane Dabrowski est photographe. Sa pratique artistique personnelle s’organise essentiellement autour de l’empreinte végétale, dont il explore les dimensions plastiques au moyen de la technique de « l’anthotype ». Cette technique lui permet de travailler sur le temps qui passe, le temps de l’observation et le temps qu’il faut pour parvenir à faire une image. La série des anthotypes est née d’un effort de contemplation des végétaux, où la durée est un élément déterminant.
3 visages en somme se présente comme une trilogie réalisée à partir d’archives familiales conservées à la Cinémathèque de Saint-Etienne. Cette œuvre de Marylène Negro nous rappelle qu’il n’y a pas de film qui ne soit, d’une manière ou d’une autre, confronté à la nature et qui ne pose, par son contenu même, la question de l’impensé des images.
Si les documentaires sur les hôpitaux psychiatriques sont relativement nombreux, plus rares sont ceux faits par les patients eux-mêmes. Certains centres de jour ou centres d’activités thérapeutiques à temps partiel, tels que le Club Antonin Artaud de Bruxelles ou le CATTP de Montrouge, disposent d’ateliers vidéos où les personnes en situation de fragilité mentale peuvent produire des films, de façon collective ou individuelle mais accompagnée. Nombre de ces films sont montrés dans des festivals tels que celui organisé par l’association Mediapsy : « Rencontres Vidéo en Santé Mentale ».
Roussel et le cinéma est le vingt-et-unième ouvrage de la collection « Le cinéma des poètes » des Nouvelles Éditions Place, consacrée à la présence du cinéma dans la vie et l’œuvre d’écrivains, embrassant un large spectre allant de Cendrars, Ponge et Lorca à Nicole Verdès, Ricciotto Canudo et aux spatialistes.
La nécessité de penser et d'investir autrement l'espace public est aujourd'hui brûlante. Nombre d'artistes et de chorégraphes, dont certain.e.s bien établi.e.s et diffusé.e.s de manière conséquente dans le domaine du spectacle vivant, après avoir manifesté un certain intérêt pour les musées et les lieux dédiés à l'art contemporain, s'en emparent.
Une logique de penser par le faire, un attachement à déhiérarchiser les savoirs et à privilégier les temps de recherche et l'inscription dans la durée des processus artistiques. Il nous a semblé important de revenir sur les activités de soutien à la création ménées par L'Atelline, à Montpellier et dans l'Hérault.
Rencontre avec Marie Antunes, sa directrice, autour des enjeux à la fois politiques, éthiques et citoyens de l'art dans l'espace public.
Les multiples résonances d’explorations sensorielles, spatiales et somatiques intimement liées à la création en danse contemporaine, initiées par la chorégraphe Germana Civera au sein de l'atelier Corps en Mouvement et accueillies par le Théâtre La Vignette, à l'invitation de la chercheuse et maitresse de conférence Alix de Morant, ont nourri le désir de la rencontre. La participation active à plusieurs séances de l'atelier a confirmé les intuitions de départ. Fidèle à son intérêt pour des recherches et des pratiques qui se tiennent volontairement en deçà de certaines injonctions et seuils de visibilité, A bras le corps convie Germana Civera à prendre un temps pour revenir ses engagements et ses processus créateurs. Ce deuxième volet d'un échange en forme de triptyque, porte sur les dynamiques qui traversent l'atelier Corps en Mouvement.