Par delà les images .
Regarder des images animées nous porte naturellement au récit. Qu’il soit documentaire ou fictionnel notre jugement s’engage sur un dispositif reconnu par nous. Nous accordons alors un agrément positif ou négatif, signe de notre acceptation de l’histoire et de son ressenti. Mais qu’en est-il quand les images travaillent hors du récit, quelles fonctions remplissent-elles? Pour répondre à la question, le cinéma expérimental des années soixante, à sa manière, avait apporté sa contribution.
A présent et dans des occasions restreintes, l’image s’est libérée de ses contraintes habituelles. Elle peut se déployer d’une tout autre manière. De nouvelles relations au sujet opèrent. C’est dans ces perspectives que l’on a redéfini son usage : élément de profondeur ou de planéité, nouvelle mesure du temps (ralenti) qui engendre une autre perception de la représentation (cf. James Benning et son remake de Faces), indicateur de vitesse et de déplacement ou tension, recomposition des espaces et des surfaces (simultanéité des écrans). Des possibilités multiples sont ainsi offertes pour recréer des paysages à parcourir. Paysages que l’on peut dès lors exploiter pour interroger nombre de champs de l’activité humaine.
Jean-Louis Hélard né en 1949, de formation artistique, travaille dans le monde de la communication. Il vit et travaille à Paris.