Né à Tunis en 1978. Vit et travaille entre Paris, Lyon et Tunis Ismaïl Bahri a étudié l’art à Paris et Tunis, d’où il est originaire. Son œuvre s’ouvre à de multiples références culturelles et esthétiques et développe des expérimentations plasticiennes précises et sensibles. Leurs résultats prennent la forme de dessins, de vidéos, de photographies, d’installations ou encore d’hybridations entre ces différents supports. Des matières simples y sont manipulées et conduites à une transformation, au moyen de gestes et procédés d’inspiration souvent mécanique liés au cinéma ou à la photographie. Ainsi, dans la vidéo Orientations (2010), l’artiste filme une déambulation urbaine dans Tunis en cadrant sa caméra sur un verre rempli d’encre noire, agissant comme une lentille et reflétant l’espace environnant. L’interrogation sur la porosité de l’art vis-à-vis du monde contemporain est générée au moyen d’un processus quasi-cinématique reposant sur les principes d’enregistrement, de mise en mouvement, d’invention simultanée d’une surface sensible et d’un écran de projection, à l’aide de moyens tout à fait dérisoires. Si la production de traces constitue un acte de révélation, le retrait, l’effacement des formes sont autant de moyens privilégiés par Ismaïl Bahri pour développer des expériences qui s’appuient sur le caractère organique et impermanent des choses. Dans un lent mouvement perpétuel, les qualités naturelles du monde ordinaire se dérobent et restent insaisissables. Les étranges rituels qu’il invente déroulent un questionnement sur les limites du visible et de la perception. Notice rédigée par Gilles Baume Le travail d'Ismaïl Bahri a été montré dans divers lieux tels que le Centre Georges Pompidou (Paris), La Staatliche Kunsthalle (Karlsruhe), Kunst Im Tunnel (Düsseldorf), La Centrale électrique (Bruxelles), le British Film Institute (Londres) ou la Fondazione Mertz (Turin).