Chaque film expérimental est en même temps un objet technique, un objet plastique et un objet qui produit du sens. La première technique du cinéma, celle qui consiste à faire défiler dans des appareils de prise de vue puis de projection des rubans de pellicule recouverts d’une émulsion photosensible, est à peu près bien comprise par tous, du moins dans son principe. La technologie numérique, faisant intervenir un nouveau monde de connaissances provenant de l’informatique, reste encore pour beaucoup relativement impénétrable dans ses détails. Comprendre ce qu’est un film en tant qu’objet technique n’est donc plus aussi simple qu’avant. Nous proposons au public de s’intéresser aux rouages techniques des films, surtout lorsque l’intervention du cinéaste dans ces rouages fut décisive pour conférer à l’œuvre sa singularité.
Les Inattendus, c’est une association de pratique et de diffusion audiovisuelle qui œuvre pour la visibilité et la reconnaissance d’un « cinéma (très) indépendant ».
Elle cherche à promouvoir la richesse et la diversité de la création contemporaine en soutenant des gestes cinématographiques résolument singuliers qui se démarquent – par leur thème, leur format, leur intention – des normes en vigueur.
La vie de l’association est rythmée par son festival biennal Les Inattendus, par ses projections toute l’année dans plusieurs salles lyonnaises et en plein air lors de ses Toiles d’Été, enfin par le travail de création réalisé lors de ses ateliers cinématographiques.
Cette première séance du séminaire L'art tout contre la machine est construite autour d'un échange entre Simon Quéheillard, réalisateur, et Damien Marguet, Maitre de conférence à l'Université Paris VIII.
La couleur vivante des images.
Jacques Perconte déploie depuis plusieurs années une dimension importante de sa pratique, qui consiste à instaurer un rapport performatif à la fabrication et la diffusion d'images. Peut-on en effet chercher à retrouver ce qu'il peut y avoir de vivant dans une image, ce à quoi Jacques Perconte s'emploie en explorant inlassablement la double direction de la technique et de la nature, tour à tour moyens et motifs, sans chercher aussi à connecter cette image, directement et concrètement, à une forme vivante qui lui fait face, qu'il s'agisse des spectateurs, ou plus spécifiquement des interprètes qui participent alors à son élaboration ?
Collectif de cinéastes et plasticiens, Brèches se saisit des images et des sons repoussés à la marge de l'ethnographie, de l'histoire de l'art et du cinéma documentaire pour transformer leurs conventions figuratives et technologiques en ressorts critiques et politiques. Le collectif travaille actuellement sur une série de travaux consacrée aux mémoires romanis (roms/tsiganes).
Rencontre avec Marylène Negro et Mathilde Girard, autour de quatre films réalisés en dialogue.
Journal d’atelier : Stone - Double portrait - Rénovation
Les trois films : Stone, Double portrait et Rénovation ont été réalisés par Marylène Negro et scénarisés par Mathilde Girard.
Nés du travail quotidien de l’artiste et d’un dialogue, d’images confiées et remémorées, ils sont les fragments d’un journal où l’intimité apparaît dans sa matière, ou une couleur.
De quelle couleur est mon souvenir ?
Pour se souvenir, il faut oublier – et chacun des films repose sur un seuil, une étape d’aveuglement nécessaire (fait de couleur et de matière).
Vertus de l’aléa : Tour-Réservoir de Jean-Michel Bruyère
Initiative du collectif LFKs, emmené par Jean Michel Bruyère, artiste pluridisciplinaire de renommée internationale, à la fois metteur en scène, écrivain, plasticien, actionniste, cinéaste et artiste invité par la Scène nationale Le Volcan au Havre, pour deux saisons, dans le cadre régulier de sa politique d’artistes associés, Tour-Réservoir, fonctionne comme une web-série générative.
C’est parce que ses premiers films, réalisés au milieu des années 1970, étaient muets que Marc Hurtado a éprouvé la nécessité de devenir musicien. Et c’est parce qu’il suit depuis son plus jeune âge le fil conducteur de la poésie – et ce fil-là est d’or – qu’il est devenu en même temps cinéaste, musicien, peintre et poète. Comme la poésie, la machine-caméra (film) permet un accès à soi, qui engage le sensible, le charnel, le sensuel. Avec la machine-musique il développe un rapport amoureux, une relation qui évolue dans le temps. La machine-vidéo apportera avec elle le conflit du jour et de la nuit, de la vie et de la mort.
Dans le cadre de cette séance, Marc Hurtado échangera avec Vincent Deville (Maître de conférence - Université Paul Valéry Montpellier 3) et proposera un large aperçu de sa filmographie.