« Mais qu’avons-nous en commun aujourd’hui ? » quatre interprètes, trois danseurs et une comédienne, un quatuor de jeunes gens, amis, adversaires, amants, partagent un espace délaissé, playground peuplé de fantômes de notre histoire, de notre culture, fait de trous, d’opacités, de blessures et d’orientations lumineuses. Au plateau, un semblant d’appartement, les sens s’agitent sur un fond d’images et de sons, sans cloisonnements de genres, de techniques et plus d’anthropophagie. Les corps contraints par cette topologie des affects trouvent un état de vide, qualifient leurs façons d’être en fonction d’un autre pour un autre, se délestent du trop-plein fantasmatique qui étouffe le sens pour pouvoir imaginer, créer, et reprendre leur souffle.
Travaillant à cheval entre installation, architecture, graphisme, vidéo et danse, Jocelyn Cottencin propose logiquement avec Monumental un projet qui déplace subtilement les frontières. Au départ, Monumental était un film ; à l’arrivée, c’est aussi une proposition pour le plateau. Au départ, des monuments, des statues, des mémoriaux qui scandent l’espace public.
Anna Gaïotti est performeuse chorégraphe et poète. Issue des arts visuels et de la mode, elle développe un travail de erformance suite à sa rencontre avec Antonia Baehr en 2006.
Sa recherche sur l’engagement du corps et l’écriture, et les arts martiaux l’amène progressivement à la danse, à l’improvisation et la composition en temps réel desquels elle développe ses propres outils chorégraphiques. Elle développe un univers visuel et un jeu performatif clownesque qui cherche à bousculer les canons érotiques charnels et dissoudre les genres. Elle joue d’une langue crue, musicale bruitiste, du travestissement.
Après Contes africains d’après Shakespeare et Kabaret Warszawski d’après Bob Fosse et John Cameron Mitchell, Krzysztof Warlikowski s’empare d’À la recherche du temps perdu pour en offrir une vision très inspirée, dressant le portrait d’un monde en voie de disparition avec, à l’horizon, les horreurs des guerres à venir et de la Shoah.
Auteure de films inoubliables, Chantal Akerman est une cinéaste majeure de ces cinquante dernières années. Depuis ses débuts jusqu’à sa disparition l’an dernier, elle n’a cessé de réinventer son vocabulaire formel et son regard sur le monde, naviguant avec liberté du long-métrage de fiction au documentaire et de la comédie au drame, en passant par l’installation vidéo. Si son influence sur les réalisateurs les plus renommés n’est plus à démontrer, l’héritage de son travail dans les arts plastiques est moins connu et tout aussi fondamental. Cette exposition met en regard films historiques et installations récentes pour témoigner de son influence sur l’art contemporain.
Le département de recherche La parole de l'art du Collège des Bernardins propose, dans le cadre de son séminaire Cinéma / Parole / Société / Recherche, de rencontrer le metteur en scène Julien Bal, qui viendra réflléchir avec Damien Marguet, enseignant chercheur en études cinématographiques, au projet D’à Gibraltar, au croisement du théâtre et du cinéma.
Une femme assise devant un écran : on ne sait s'il fait jour ou nuit dehors. En ce lieu, la lumière des écrans domine celle du temps. La voix intérieure de cette femme raconte une vie solitaire et recluse et son désarroi devant une vieille photographie en noir et blanc qu'elle vient d'exhumer.
DATA_Noise n'est pas une chorégraphie accompagnée par de la musique, mais bien un projet de musique électronique jouée en direct, dont une des techniques utilisées pour créer le sonore (à côté de la synthèse granulaire, du wave-shaping, etc.) sera l'utilisation d'une danse extrêmement lente dont les mouvements microscopiques serviront à injecter de l'instabilité dans le processus ; une façon d'incorporer à la musique le bruit du monde.
Chaque spectacle de Raimund Hoghe repose sur un fil ténu : une inflexion, une mélodie, à laquelle il va donner, sur scène, toute l’épaisseur labyrinthique de la mémoire. Comme dans L’Après-midi ou Swan Lake, 4 Acts, c’est souvent une musique appartenant à l’imaginaire collectif qu’il charge d’affects – la laissant infuser les corps, agir et se diffuser dans un espace propice aux associations. Après Boléro Variations, qui rayonnait autour du Boléro de Ravel, jouant avec des reprises, passant d’un style de danse à un autre, Raimund Hoghe s’est intéressé à une autre œuvre de Maurice Ravel : La Valse.
Pour son premier long-métrage Where Is Rocky II? (2016), l’artiste Pierre Bismuth (oscar du meilleur scénario pour le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind) cherche à percer le mystère de Rocky II, une œuvre en forme de rocher artificiel que l’artiste américain Edward Ruscha aurait déposé, à l’abri des regards, dans le désert de Mojave en Californie à la fin des années 1970. Aujourd’hui, près de quarante années plus tard, le réalisateur recrute un détective privé et un trio de scénaristes – D.V. DeVincentis (High Fidelity, Grosse Pointe Blank), Anthony Peckham (Sherlock Holmes, Invictus) et Mike White (School of Rock, Nacho Libre) - pour résoudre une énigme où se rencontrent le monde de l’art et l’industrie du cinéma. Expérimentale et inventive, à la croisée du documentaire et de la fiction hollywoodienne, cette enquête artistique tout à fait unique est aussi énigmatique que le mystère qu’elle cherche à percer.