Dernier volet d'une trilogie initiée avec Le Socle des vertiges, poursuivie avec Shéda, Nkenguegi s'inscrit dans le parcours d'un écrivain qui considère que « l'art, c'est s'échapper de la barbarie ». Grâce à une langue qui inscrit le réel dans l'imaginaire, une langue vivante, délirante, poétique, abrupte qui se déroule comme un flot charriant autant d'émotions que de colères, Dieudonné Niangouna ne cherche pas à émouvoir, à convaincre, à chercher le juste milieu et le consensus mou. Il attaque, il mord, il dérange, il met les points sur les « i ». Il bouscule la langue française, la reconstruit plus tranchante, plus agressive, la réinvente en la rendant capable de faire entendre la douleur profonde de tous ceux qui subissent la violence d'un monde bouleversé.
La voie du parfum est, dans nombre de cultures, le moyen privilégié de communiquer avec le divin et de lutter contre la corruption de notre corps de simples mortels. Les parfums et la fumée marquent à la fois le lien mais aussi l'écart qui subsistent entre les humains et les dieux. Cette performance est spécialement conçue pour la « salle des coiffes » de La maison rouge. Particulièrement habitée et chargée de magie, d'esprit et d'énergie, elle offre le contexte idéal pour quatre gestes associés au divin que sont : l'ablution, la fumigation, la dégustation et l'onction. Quatre petits rituels seront proposés comme autant d'expériences qui mèneront peut-être à un état de conscience modifié.
Les Lundis de Phantom sont des temps privilégiés de présentation, de rencontre et de discussion autour d’un projet filmique en cours, dont sont présentés des extraits. Ce 21ème Lundi de Phantom sera l’occasion de traverser des œuvres récentes de Pierre Michelon autour des récits des déportés coloniaux, rassemblées au sein de la plate-forme audiovisuelle en ligne qu’il développe actuellement, "Vanmélé".
Dans le cadre de l’exposition « Soulèvements », Georges Didi-Hubermanet le Jeu de Paume ont tenu à présenter au public une programmation de films et de rencontres, dans laquelle s’inscrit « Envols ». À l’occasion de l’exposition, LIGHT CONE, représenté par Christophe Bichon et Emmanuel Lefrant, propose une séance de films expérimentaux et de films d’artistes issus aussi bien de son catalogue que de collections diverses. Le programme s‘articulera autour d’œuvres tournées en pellicule et en vidéo, des années 1970 à nos jours, qui développent la notion d’envol, de prise d’altitude, de soustraction aux lois de la pesanteur.
L'artiste, designer et auteur cubain Ernesto Oroza, en résidence à la Villa Vassilieff avec le Pernod Ricard Fellowship, présentera deux films inédits en France, autour de la figure culte du réalisateur cubain Waldo Fernandez, dit « Marakka », dont la pratique se fonde sur la piraterie et le détournement des images. Depuis 1983, « Marakka » constitue ainsi une archive audiovisuelle de la mémoire cubaine. La collection — une marque déposée, connue sous le nom de « Marakka 2000 » — exploite une faille créée par les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba, et subsiste grâce à sa compréhension précise et astucieuse des procédures relatives à la protection du droit d’auteur aux Etats-Unis.
Ode à la décroissance, pamphlet contre le fordisme digital et le nouveau prolétariat, lettre ouverte pour une autre carte du vivant, sonnet pour une identification plus sereine des individus : Andrew Norman Wilson, en satiriste averti, pénètre dans le vif de nos sociétés occidentales, anthropocentrées et violentes. Ses visions fabuleuses, pleines d’humour et de noirceur, ne sont ni roses ni désespérées ; elles appellent d’autres points de vue, une nouvelle réalité, plus équilibrée. Ses images et les musiques de ses films sont aussi persistantes que les sifflotements de Twisted Nerve de Bernard Hermann. Son œuvre est comme une piqure d’insecte ; ça pique, ça gratte…
Artiste du corps engagé dans son souffle et sa voix, Vincent Dupont met l’engagement au cœur de cette création pour six danseurs, en résistance aux dispositifs de pouvoir qui contrôlent et oppressent. Six danseurs est un effectif exceptionnel pour Vincent Dupont, généralement plus intimiste. Mais son nouveau projet, Mettre en pièce(s), touche à la question de l’engagement. Cela au sens politique : engagement en résistance à des dispositifs de pouvoir qui contrôlent et oppressent.
Nous sommes certainement nombreux à ne plus nous reconnaître dans des débats d’idées qui fantasment les enjeux du siècle dernier. Nous sommes aussi nombreux à constater que le monde contemporain est vaste, pluriel, complexe et qu’il faudrait sûrement, au lieu de la craindre ou de la condamner, réactiver la boîte à outils théoriques et réengager la pensée. Nous sommes enfin nombreux à voir qu’ailleurs, dans le vaste monde, cette boîte à outils théoriques n’a cessé de fonctionner, et qu’artistes, écrivain.e.s et militant.e.s y recourent activement pour déplacer les enjeux politiques et théoriques du présent.
Des témoins nous parlent d'une expérience personnelle où l'autre est imaginé comme un autre soi. Mais le spectateur fait partie du dispositif : c'est du direct, chaque projection est unique.
La proposition de Jonathan Martin pour la revue "L’Homme aux cent yeux", s’organise à partir d’une scène de petit-déjeuner tirée d’un psycho-thriller de 1968 de Joseph Losey. Un film et une bande sonore conçus spécifiquement pour le plateau en recomposent les éléments dans une frise de gestes, de motifs et de sons, dont le public est invité à faire l’expérience muni d’une infusion de plantes.