« Rentrer au volcan, c’est aller au magma originel, à l’intérieur de la terre, là où il fait chaud, là où la vie est condensée ; c’est un univers sans âge, peuplé par des gens et des objets qui s’expriment par tous les moyens. On rentre au volcan comme à la maison, là où on se sent bien, là où tout peut exploser. Rentrer au volcan, c’est une invitation proposée à des performeurs et à des musiciens d’évoluer dans une scénographie fabriquée par des plasticiens. C’est aussi une invitation pour le public à s’immerger dans un spectacle et une exposition où les frontières se chevauchent et forment un nouveau monde. C’est une invitation au rêve, à la poésie, un déclencheur d’émotions et d’idées.»
Kindertotenlieder s’inspire d’une tradition autrichienne qui rassemble dans les rues des Perchten, personnages maléfiques chasseurs de démons et voleurs d’âmes damnées. Cette pièce se déploie comme une cérémonie d'une beauté et d'une langueur troublantes. La neige tombe inlassablement aux sons des guitares électriques de Peter Rehberg et Stephen O'Malley (KTL), questionnant les frontières entre représentation et réalité.
Les dispositifs étouffant les pratiques collectives en les référant à une « réalité telle qu’elle est », autrement dit en les soumettant à une « réalité » qui « devrait être », semblent aujourd'hui susceptibles d’entonner aussi bien l’air de l’acceptation et du renoncement que de celui de « possibles » présentés comme impératifs (comme le signalent D. Debaise et I. Stengers), la principale condition étant de jouer le jeu de la reproduction du même – même monde, même nature, même existence. On pourrait, en s’inspirant du philosophe William James, nommer cette reproduction une fabrication d’univers. Résister à ces fabrications d’univers et donner consistance à d’autres possibles, cela exige, dans une perspective de part en part pragmatique, de relayer, d’intensifier et de cultiver des capacités de sentir, agir, penser, dans ces situations de destructions multiples des possibilités, humaines et plus-qu'humaines, de « vivre et mourir bien » (D. Haraway).
A partir du travail de plusieurs artistes contemporains et projets engagés dans la constitution d’archives photographiques liés à des communautés fragilisées, la chercheuse Marian Nur Goni proposera une réflexion sur les possibilités de remédier aux lacunes mémorielles par un travail sur l’image. Son intervention sera précédé par une présentation des numéros parus et prospectifs de Qalqalah, et suivie d’une discussion entre les intervenant.e.s et le public.
Du gramophone au smartphone, l’Homme fait exister sa voix dans des temps et des espaces alternatifs à la faveur de ses innovations. La voix vit hors du corps ; enregistrée, elle est immortelle ! Si la technologie produit des voix à l’aide de programmes informatiques, une génération d’artistes la replace au cœur d’une pratique plastique nécessitant une présence de chair et d’os.
Alors que leThéâtre Nanterre-Amandiers centre dramatique national accueille la performance Fever Room de Apitchatpong Weerasethakul, le cinéma LE CHAMPO, en partenariat avec Le Festival d'Automne à Paris, présente l'intégrale du cinéaste Apichatpong Weerasethakul - longs et courts métrages.
Les inscriptions à la 26e édition du festival ouvrent le 2 novembre : Art vidéo, fiction, documentaire, animation... Créé en 1992, le festival Côté court est une manifestation cinématographique entièrement dédiée aux formes courtes (moins d'une heure).
Figure majeure de la nouvelle scène du théâtre espagnol, la jeune compagnie fondée par Pablo Gisbert et Tanya Beyeler, El Conde de Torrefiel, propose une expérience visuelle et textuelle où cohabitent théâtre, chorégraphie, littérature, musique et arts plastiques. La posibilidad que desaparece frente al paisaje propose un tour de dix villes européennes, une réflexion sur l’Europe d’aujourd’hui et son histoire.
Un espace blanc où pénètrent deux danseuses d’exception. Lora Juodkaite et Annie Hanauer dansent ensemble dans un somptueux duo à distance qui tisse le plateau de la fragilité humaine. D’énormes pales noires de ventilateurs, véritables partenaires des danseuses, amplifient encore la dimension aérienne. Rachid Ouramdane tire ainsi le portrait chorégraphique de deux interprètes qui ont su trouver le moyen, malgré tout, de s’approprier leur corps et leur identité.
Still (la dernière image) évoque les compte et décompte de l’existence qui s’imposent dans la vie de Jérôme Mayer depuis une quinzaine d’années, donnant à l’observation du temps une place centrale dans son activité et son champ d’artiste. Son regard se porte sur le flux de l’instant, collectant les images ultimes d’enregistrements vidéos numériques, analogiques et argentiques, les mettant en relation avec objets et dessins qu’il réunit dans des dispositifs jouant avec les empreintes de ce qui n’est plus, cherchant un autre présent à ce qui ne reviendra plus.