Avec les compagnies Institutet et Nya Rampen, l’artiste suédois installé à Berlin Markus Öhrn achève sa trilogie commencée avec Conte d’Amour en proposant une pièce tragique et nihiliste Bis Zum Tod. Se situant dans le cadre cocooning et paternaliste d’une famille occidentale de classe moyenne, le spectacle qui ne contourne pas la question de la pédophilie, raconte comment la pensée psycho rigide du clan familial avec injonction au bien-être et adhésion aux « valeurs » politiques néo-capitalistes, est un processus autodestructeur.
Le collectif GREMAUD/GURTNER/BOVAY de la 2b company (Lausanne, Suisse), présente la Presque Intégrale d’un répertoire élaboré depuis 7 ans. De l’installation performative en passant par les dramedies américaines et le chant choral, le trio fouille inconsciemment les recoins de l’humanité, mettant le doigt sur certains de ses travers parmi les plus poétiques. La beauté réside-t-elle dans la réussite ou dans notre volonté à tenter de l’atteindre ? Tiphanie Bovay-Klameth, François Gremaud et Michèle Gurtner ont mis au point une démarche créative rigoureuse. A partir d’improvisations filmées puis reproduites à l’identique, le collectif tente, pour paraphraser Rancière, de « reconfigurer le paysage du perceptible et du pensable. » Durant le week-end du 21 et 22 mai 2015, la 2b company proposera quatre spectacles issus du répertoire de GREMAUD/GURTNER/BOVAY au Centre Pompidou : Récital ; Chorale ; Les Potiers ; Western dramedies.
Nathalie Plet, psychanalyste, rencontre Jacques Perconte en marchant et chemin faisant. Ils se rejoignent lors d’une première expérimentation en commun, Settings for happiness (Amiens, 2014) qui se prolongera plus avant dans le paysage picard, pour la réalisation de ce film infini « Hortillons » (2015) — soutenu par le Conseil régional de Picardie.
Lors d’un premier écrit, installation collective « De la nécessité des contrées — Corps, pensée, territoire, nomadisme et paysage » (2014), Nathalie Plet ébauche, échafaude une théorie du point d’appui, analyse critique des effets de la dématérialisation à l’œuvre sur les territoires. Quelles possibilités pour nos contemporains d’habiter le monde ? L’immersion plastique permet d’y revenir et ouvrir un champ de la perception, autre point de rencontre avec Jacques Perconte, « l’homme aux mains d’argent » (Nicole Brenez, 2015).
Dans le cadre de la prochaine séance Cinéma / Parole, qui aura lieu le 22 mai 2016 à 15h, nous sommes heureux d'accueillir Jean-Marc Fabre, qui viendra nous présenter son moyen métrage Sauve-toi.
Sauve toi - 1992, 52 minutes
Un jeune homme inquiet braque une pharmacie sans y croire et, désarmé par sa propre audace, prend la fuite pour échapper à sa peur…
Avec Emmanuel Salinger, Anoitre Dulaure, René Bouloc, Valérie Dréville et Hélène Fillière.
La séance sera présentée par Pierre Weiss et suivie d'un échange avec Jean-Marc Fabre.
Cette année le Printemps des Laboratoires, s'attache à explorer, sous l'initulé La Psychotropification de la société, les phénomènes de médicalisation abusive de la société contemporaine constituée en outil de rationalisation, de standardisation et de contrôle, à travers l'installation du Café des Voix, projet de Dora Garcia au Pas si loin à Pantin, la projection du filme Disappear One de Silvia Maglioni et Graeme Thomson au Studio à Aubervilliers, et enfin la plateforme publique de rencontres et performances sur deux jours de week-end aux Laboratoires d'Aubervilliers.
Cette première exposition monographique en France du cinéaste anglais Louis Henderson s’organise autour de la mise en relation de deux de ses films récents :
"Black Code/Code Noir" (2015) et "The Sea is History" (2016), présenté dans une version de travail. Alors que le premier explore l’archéologie d’Internet pour mettre en lumière le rôle des algorithmes dans le contrôle social et nécropolitique de la communauté afro-américaine aujourd’hui, le second revient en République dominicaine et à Haïti, à l’endroit même où Christophe Colomb posa le pied en 1492, geste inaugural de la Modernité coloniale.
Voyages en car sur chemins de traverse pour citadins curieux, les « Lignes d’erre », impulsées par l’Espace Khiasma, tracent une cartographie des circulations, re-dessinent le territoire en rendant visible un réseau d’affinités, de collaborations, de préoccupations communes entre les structures culturelles du Nord-Est Parisien. Empruntant leur nom au projet de Fernand Deligny et s’inspirant des « itinéraires chantés » — songlines de la tradition aborigène qui sont à la fois descriptions précises des parcours et récits mythiques racontant la création des mondes parcourus, les « lignes d’erre » partagent cette ambition de marquer les intersections comme autant de points de repère où se forme le commun. Sur le trajet entre deux expositions, en compagnie de Violaine Lochu et d’artistes invités, nous irons à la rencontre de lieux tiers, d’espaces mitoyens, de « camps de base » chargés d’histoires personnelles ou collectives. Décors pour contes fantastiques, fabulations, vies minuscules ou épopées, cette « mise en récit des chemins » est un « atlas sensible » à parcourir ensemble !
L’acteur qui a accepté de participer à un projet intitulé « Occupation Bastille ». 68 jours de travail au Théâtre de la Bastille avec d’autres artistes, des spectateurs et l’équipe du théâtre. Au 69ème jour, il n’a pas trouvé de raison d’arrêter ce projet. Cela se passait en 2016. Aujourd’hui, 20 ans après, il est toujours sur la scène du Théâtre de la Bastille et c’est toujours lui qui prend la parole quand le public entre dans la salle. Il dit : « Bienvenue, aujourd’hui, 6 juin 2036, c’est le 7305 ème jour de l’Occupation Bastille ». Ensuite, il pose la même question que celle qu’il a déjà posée 7305 fois au début de chaque rencontre : « y a-t- il de nouveaux projets ? »
Pier-Paolo Pasolini, lui a consacré son dernier livre, resté inachevé et publié en Italie en 1992, 17 ans après la mort du poète : inclassable, Pétrole reste l’un des ouvrages politiques les plus importants de la fin du XXème siècle. Aujourd’hui encore, « l’or noir » reste un enjeu de pouvoir qui cause bien des dégâts, et pas seulement environnementaux. La danse se préoccupe rarement de tels sujets. Kat Válastur, chorégraphe-performeuse basée à Berlin, a décidé pour sa part d’en faire le thème d’une pièce pour trois danseurs. Dans une énergie guerrière attisée par la scansion du rap, elle s’en prend à l’état de notre société « pétro-dépendante », en filant la métaphore de corps où le pétrole coulerait dans les veines, et du chemin à tracer pour s’en libérer.
"Photos d'identification" le film d'Anita Leandro, sélectionné au FID Marseille 2015, ravive les souvenirs des tortures naguère exercées par la junte militaire au Brésil.