Séance en présence du réalisateur et animée par Damien Marguet.
Entièrement construit à partir des images amateurs des manifestants du Printemps Arabe, The Uprising raconte une révolution imaginaire composée de, inspirée par, et rendant hommage aux révolutions réelles. C’est une immersion, à la première personne, dans un moment fragile et irremplaçable où la vie cesse d’être une prison, et tout redevient possible.
Durant l’antiquité, dans les pratiques funéraires romaines, on fixait l’image du défunt en réalisant un moulage en cire directement sur le visage. Ces effigies étaient une forme archaïque de portrait, une image de soi qu'on ne pourra jamais voir, le portrait d'un visage que l'on n'a jamais eu. Pour sa nouvelle création, la chorégraphe Lenio Kaklea s’intéresse à l’empreinte, comme mécanisme de réversion. Dans ce duo avec le danseur Kerem Gelebek, le dédoublement et le retournement de l'image moulée cherche à libérer une provision de corps cachés, négatifs absurdes et grotesques, masques informes, souvenirs réprimés. Les spectateurs sont invités à plonger leurs yeux dans les masques qu'ils portent et à regarder à travers, à l'endroit ou à l'envers.
Les œuvres d’Em’kal Eyongakpa sont des chroniques des lieux et des états, inspirées des événements de sa vie personnelle et d’histoires collectives. Il travaille la photographie, la vidéo, la sculpture, le texte, le son et la performance. Sa résidence à Kadist prend pour point de départ un souvenir datant de mai 2013. Tandis qu’il empruntait la rue des Poissonniers dans le quartier de Château Rouge à Paris, il entendit les vendeurs de rue en pleine négociation avec leurs clients. Il reconnut les rythmes des échanges, les codes de négociation, les noms de produits typiques des marchés et centres urbains d’Afrique centrale ou de l’ouest, mais y perçut aussi des nuances. Il se souvient de l’effet de déplacement et la nostalgie ressentis alors, comme si les sons familiers étaient aux prises avec l’architecture parisienne.
En latin médiéval realia désignait « les choses réelles ». Titre ironique s'il en est puisque depuis 2009, Mihai Mihalcea, figure majeure de la danse contemporaine roumaine (il a été le directeur du centre national de la danse de Bucarest entre 2005 et 2013), né à Bucarest, s'est inventé une biographie et est devenu Farid Fairuz, né à Beyrouth.
Enfants terribles de la danse contemporaine, Cecilia Bengolea et François Chaignaud utilisent la scène comme un terrain de jeux. Jeux d’écriture, jeux de rencontres, jeux chorégraphiques, chaque nouvelle pièce est pour eux l’occasion d’explorer des univers où la prise de risque n’a d’égale que la curiosité et la liberté. Ainsi Dub Love réunit deux mondes a priori opposés: celui des pointes de ballets, fétiche de la danse classique occidentale, et celui des sound systems jamaïcains. Entre le romantisme européen du XIXème siècle et la Jamaïque des années 1960, les deux chorégraphes se posent en « transducteurs », offrant leurs corps et celui de leur interprète comme des membranes vibrantes tendues entre deux esthétiques. Sur scène, un mur d’enceintes vibre aux sons de Dj High Elements, pour nous faire ressentir l’impact physique et la puissance fédératrice de cette musique. En confrontant les pointes au dub, Bengolea & Chaignaud réussissent le pari de faire sauter les clichés attachés à ces deux cultures.
Les 29, 30 et 31 mai à Nanterre-Amandiers aura lieu une expérience sans équivalent. Expérience politique, expérience diplomatique et scientifique, expérience pédagogique, expérience artistique.
Durant trois jours, 200 étudiants venus de monde entier participeront, en public, à une simulation de la Conférence internationale sur le climat, la COP21, qui se tiendra à Paris fin novembre début décembre, échéance majeure dans la course contre la montre face à la dégradation rapide des conditions climatiques sur toute la planète, et face à ses innombrables conséquences catastrophiques, aujourd’hui déjà, infiniment plus demain.
Romain Kronenberg est l'invité du séminaire Cinéma / Parole / Recherche / Société au Collège des Bernardins. Il présentera plusieurs de ses travaux, la projection sera suivie d'un long temps d'échange avec l'artiste.
Pour la dernière séance de la saison 2014 / 2015, le séminaire Cinéma / Parole, organisé au Collège des Bernardins, accueille Jérôme Mayer, qui présentera deux films.
Après avoir collecté des récits en Seine-saint-denis à la recherche du plus malheureux des hommes, le réalisateur Christophe Cognet a écrit le script d’un film à venir qui s’en inspire. Il en présente à Khiasma une lecture augmentée d’images et de sons, un récit habité par les voix de candidats au destin funeste tout autant qu’une traversée du cinéma qui l’habite.
Faire bouger les lignes, frémir les frontières, décloisonner et révéler encore davantage la porosité entre les genres, tel est le programme que nous nous sommes fixé pour préparer cette 24e édition du Festival côté court. Il est temps maintenant, et ce pendant 10 jours, de s’abandonner, de se laisser faire et surprendre, pour se laisser emmener sur des chemins non balisés pour, avec nous, regarder, avancer, partager, défricher, rencontrer, aller vers de l’inconnu stimulant et vivifiant.