Ictus : Sound & Vision (A liquid room)
Spectacle
Nanterre-Amandiers le 10/06/2017 à 20:00
Les Liquid Room d’Ictus repensent le format du concert classique : plusieurs podiums, transitions abruptes, amplification et lumière soignées, ambiance de loft. Le spectateur reçoit un petit tabouret en carton avec lequel il est libre de circuler dans l’espace sonore, de choisir son angle d’écoute, d’aller et venir. Le concert est long, le bar est ouvert : c’est un festival en miniature. Ce format autorise une polyphonie des écoutes, de l’écoute « attentive » à l’écoute « immersive », en allers-retours. Une allumette craque dans la nuit, amplifiée mille fois. Des lumières crépusculaires aident à réentendre le répertoire récent, Sciarrino, Pesson ou Bedrossian. Une installation d’Alvin Lucier — une corde de guitare aux dimensions d’un cable de bateau — se superpose à l’exploration des résonances de tam-tam chez James Tenney. Ula Sickle et Yann Leguay travaillent la stroboscopie lumineuse et sonore. Sound & Vision : en près de trois heures, ce multi-concert fera le point sur les intersections entre musique et performance visuelle. C’est assurément la préoccupation de toute une jeune génération, pour qui le musical — le geste musical — circule désormais entre l’oeil et l’oreille. La question centrale y sera la présence du corps musicien et les nouvelles alliances qui s’inventent entre celui-ci et les machines. Le séquençage de la lumière, par exemple, devient un paramètre comme un autre de la partition, pour des compositeurs nourris dès l’enfance à l’informatique domestique. D’autres poussent à bout l’ordinateur, la vidéo, la microphonie et introduisent le détournement et l’ironie dans un monde digital qui n’intimide plus personne. Ainsi se construit à tâtons un rapport non-servile à la machine, où le musicien recouvre ses droits et son aisance physique.

Plus d'informations

Infos pratiques sur Nanterre-Amandiers