20h30
Prenons quatre éléments, soit :
1/ une oeuvre de peinture – une fresque italienne du 14e siècle intitulée la fresque « du bon et du mauvais gouvernement »
2/ la recomposition de la fresque, côté bon gouvernement – notamment une ridda (ou ronde non fermée) composée de neuf danseurs, qui serpente sur la place publique d’une ville et une figure : Securitas (la sécurité)
3/ la recomposition de la fresque, côté mauvais gouvernement – notamment la tribune des neuf mauvais conseillers et une figure : Timor (la peur)
4/ un livre d’histoire – traitant de la fresque en question
À partir de ces éléments, on pourra échafauder plusieurs plans. La logique est la suivante : dérouler une langue qui décrit les images, en mesurant comment, tout en les produisant (les images), elle interfère, dévie, prolonge, ou délire. Parions qu’on peut créer des danses à partir de la langue : il s’agit bien, ce faisant, de nous relier à l’histoire des représentations en nous y plongeant physiquement. La fresque « du bon et du mauvais gouvernement » a été peinte par Ambrogio Lorenzetti dans le palais communal de Sienne, en réponse à une commande du gouvernement des neuf qui administre la ville à l’époque : c’est un véritable outil de propagande par les images pour résister à la tyrannie, calmer les feux de la guerre et réévaluer l’art de bien vivre ensemble. En d’autres termes, pour conjurer la peur [1] : tout un programme. C’était en 1338. Hier, pour ainsi dire.
[1] C’est le titre du livre de l’historien Patrick Boucheron sur la fresque siennoise, qui est un point d’appui pour notre travail et que nous empruntons pour notre spectacle.
Le titre intégral est : Conjurer la peur, Sienne 1338 – Essai sur la force politique des images, aux éditions du Seuil, 2013.
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