20h30
Quand Nina Hagen, lors d’un concert au théâtre de Verdure, à Nice en 1984, emprunte la pose de la petite danseuse de quatorze ans de Edgar Degas, elle le fit sans le savoir, sans doute…
Lorsqu’Iggy Pop pendant un concert de sa tournée American Ceasar termina sa 9ème chanson dans l’exacte pose du célèbre Poséidon de bronze grec exposé au Musée national archéologique d’Athènes, c’était sans doute inconsciemment…
Mais ce n’est pas tout bien-sûr. Il y a une troisième source : l’histoire privée, celle commune et superbement poétique et tout autant triviale des corps d’une histoire d’amour (en particulier ici, celle que la voix off, interprétée par Béatrice Dalle, tressera aux souvenirs de musées et de concerts, de clips et de monuments, dans un monologue téléphonique entrecoupé de plages musicales signées Peter Rehberg.
Sur le plateau, deux interprètes (Loren Palmer et Benjamin Bertrand), revisiteront 200 ans d’histoire de l’art, 50 ans d’histoire du rock, et quelques années de l’intimité de deux corps qui furent amoureux.
Les dieux, les idoles et les amants passent par des attitudes communes, se défont en une suite de tableaux vivants, et animent d’un dernier souffle les fantômes de ceux qui eurent lieu.
En guise de tableau final, un groupe de danseurs et non-danseurs viendra exécuter en écho appauvri, la reconstitution de ce qui a été vu comme un choeur antique et fantomatique.