20h30 / 50 min.
Le titre de cette pièce, qui marque dans l’œuvre de Cecilia Bengolea et François Chaignaud la place de plus en plus grande prise par les danses urbaines et les musiques électroniques issues du clubbing, forme déjà un statement composite : une prise de position qui traverse les corps dont les présences affirmatives parcourent la scène. Il y est question d’altération, d’altérité, de genre divergent. Il y est aussi question d’excès, de répétition, de plaisir. Enfin, le mot-valise twerk, formé de twist et de jerk, affiche la danse comme forme et force hybrides, dont la dimension sexuelle et transgressive surplombe l’ensemble de sa libido débridée. Cette « libido sentiendi », cette profusion des sens qui s’empare des corps et les pousse à une dépense non-mesurable, n’est jamais séparable chez eux d’une « libido sciendi » : une volonté de savoir, qui leur fait prendre toute manifestation festive comme un terrain anthropologique aux multiples facettes ; à travers la syntaxe du dancehall, du krump, de la house se dévoilent des états qui, dansleur variété, leur prolifération, font littéralement imploser l’espace scénique d’une multitude de styles, de gestes et de couleurs. Partant de leurs propres expériences nocturnes, accompagnés du DJ Sylvere, ils dessinent une partition graphique aux contours acérés, collective et spectaculaire, reflétant l’explosivité syncrétique de ce style musical juxtaposant des rythmes et des influences contradictoires. Ne s’encombrant d’aucun prétexte narratif, mais faisant confiance aux dimensions expressives et discursives de chaque corps singulier, leur énergie communicative brise le quatrième mur à force d’intensité.