Samedi 28 & Dimanche 29 janvier 2017
Grande salle, Niveau -1 du Centre Pompidou de 14h à 21h
Ouvert à tous, entrée libre
Dans le cadre du Festival Hors Pistes 2017.
http://www.lepeuplequimanque.org/une-constituante-migrante
Avec Michel Agier / Mehdi Alioua / Nisrine Al Zahre / Kader Attia / Babi Badalov / Barbara Cassin / Marie-Laure Basilien Gainche / Etienne Balibar / Tania Bruguera / Yves Citton / Catherine Coquio / Mahmoud El Hajj / Sylvain George / Charles Heller (Forensic Oceanography) / Marielle Macé / Mathieu Larnaudie / Carpanin Marimoutou / James Noël / Philippe Rekacewicz / Emmanuel Ruben / Dorcy Rugamba / Camille de Toledo / Samy Tchak / Sébastien Thiéry – le P.E.R.O.U. / Camille Louis & Etienne Tassin & Léa Drouet / Laurent de Sutter / Françoise Vergès / Abdourahman Waberi / la coordination des sans papiers du 75 / la coordination des sans papier du 93 - CISPM / RESOME (Réseau Etudes Supérieures et Orientation des Migrant.e.s et Exilé.e.s) / Paris d’Exils – collectif parisien de soutien aux exilés / Réfugiés Bienvenue et avec le public.
Une proposition de Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós / le peuple qui manque
Scénographie : Adel Cersaque
Les 28 et 29 janvier 2017, nous nous rassemblons pour l’écriture collective d’une « Constitution Migrante ».
L’assemblée constituante migrante est une communauté négative, qui ne peut, par définition, se constituer, en tant que nation. Elle est l’assemblée de ce peuple qui manque, de ce peuple mineur, éternellement mineur. A partir de cet énoncé paradoxal, « Une Constituante Migrante », que pourrait être une Constituante dont le sujet politique migre.
Une Constituante dont la mer en serait la terre manquante et dont l’assemblée serait ordonnée par la communauté des disparus, la communauté des vies migrantes et perdues, aujourd’hui en Méditerranée – route la plus mortelle du 21ème siècle – , hier durant la Traite. Sa langue serait la traduction comme nous le soufflent Camille de Toledo et Barbara Cassin. Son histoire serait celle du silence de la mer. Le sujet politique de notre Constituante se définirait à partir des migrances, de nos identités spirales et multi-scalaires, dont le centre de gravité serait celles et ceux qui subissent aujourd’hui le plus cruellement les politiques migratoires.
Ce n’est pas la mer ou la frontière que nous avons traversées, c’est les mers et les frontières qui nous ont traversées. Cette assemblée en exil, « qui n’appartient pas », au sens où Derrida dit qu’« une langue, ça n’appartient pas », est appelée à s’infinir, défaisant le lieu de séparation entre son dedans et son dehors. Notre Constituante migrante est en cela l’a-réalisation d’une communauté migrante, son incompossibilité même. Elle cherche, pour autant, délibérément une forme instituante. Si celle-ci s’ouvre, d’abord, par un espace de déposition, de procès-verbal et de jugement, rendre compte de, témoigner de – nous cherchons ici à documenter, à qualifier les responsabilités des vies perdues, s’il s’agit d’ouvrir un débat public et une controverse politique, cette assemblée est aussi une expérience de pensée, une simulation. Chacun des membres de cette assemblée est amené à proposer un article, article qui sera négocié, amendé avant d’être adopté ou rejeté à l’issue de ces deux jours. Trois scribes ressaisiront en direct les propositions d’articles et discussions collectives pour aboutir à un brouillon de la Constituante. Le texte final, ne s’interdit aucun possible linguistique, aucun écart, il est le lieu de nos langues – poétiques, philosophiques, techniques, politiques – et traversé par de multiples migrances linguistiques, par toutes nos langues exilées, superposées en nous-mêmes.
http://www.lepeuplequimanque.org/une-constituante-migrante