Armées de leur sensibilité dandy féministe, Antonija Livingstone et Nadia Lauro réaniment le format usité du symposium et en font revivre les ambitions oubliées et les plaisirs grivois. Elles usent de l’architecture sociale et physique de ce format pour stimuler le partage de sagesse et la culture d’une citoyenneté pleine d’entrain. L’espace qu’elles forment est rempli de tendresse, d’une renégociation de nos prises de conscience, de regards portés sur les mystères permanents de la vie.
Les Études hérétiques 1-7 sont conçues pour être présentées une à la fois ou ensemble, en polyphonie. Un habitat queer d’intelligence sensorielle se construit en temps réel. Le témoignage et l’accompagnement supplantent le contrat du spectateur. Des gestes solitaires récalcitrants, des artisans invités et un choeur d’Amazones se déploient, esquissant une chorégraphie d’inclusion, de lucidité, de soins wyrd et de temporalité wyrd.
Antonija Livingstone est une artiste indépendante vivant entre Montréal et Berlin. Elle grandit au sein d’une famille de géologues itinérants, se déplaçant dans les mines d’or du Grand Nord canadien.
Autodidacte, elle s’intéresse rapidement à la chorégraphie. Elle travaille à la frontière de la danse et de la performance, qu'elle aborde avec une approche queer, en collaboration avec des artistes visuels et sonores ainsi que des chorégraphes. Avec la danse elle se sert du corps comme d'un outil de résistance aux normes hégémoniques.
Elle a travaillé avec Vera Mantero, Eszter Salamon, Lisa Nelson, Deborah Hay, Benoît Lachambre. Depuis 2002, elle travaille régulièrement avec Meg Stuart (Damaged Goods), participant actuellement au projet interdisciplinaire Sketches – Notebook.
Depuis son solo The Part (2004) Livingstone a coécrit une série de travaux pour la vidéo et la scène. Cat Calendar (2005) avec Antonia Baehr ; a situation for dancing (en quatre épisodes) (2006) avec Heather Kravas ; The 1001 (2001) avec Sarah Chase, On Orientations (2012) avec Ian Kaler. Parallèlement à la tournée de Supernatural, avec Simone Aughterlony et Hahn Rowe, elle met en scène Culture Administration & Trembling (2014), avec Jennifer Lacey, l'artiste plasticien Dominique Pétrin, Stephen Thompson, Dana Michel, trois pythons, et deux chihuahuas.
Nadia Lauro, scénographe elle développe son travail dans divers contextes (espaces scéniques, architecture du paysage, musées). Elle conçoit des dispositifs scénographiques, des environnements, des installations visuelles. Ses espaces au fort pouvoir dramaturgique génèrent des manières de voir et d’être ensemble inédites. Elle collabore avec les chorégraphes et perforateurs Vera Mantero, Benoît Lachambre, Frans Poesltra, Barbara Kraus, Emmanuelle Huynh, Fanny de Chaillé, Alain Buffard, Antonija Livingstone, Latifa Laâbissi, Jonathan Capdevielle, Laéticia Dosh et Jennifer Lacey, avec laquelle elle co-signe de nombreux projets. Leur collaboration fait l’objet d’une
publication «Jennifer Lacey & Nadia Lauro, dispositifs chorégraphiques» par Alexandra Baudelot publiée aux Presses du Réel. Elle reçoit le prix The Bessies, New York Dance and Performance Awards pour la conception visuelle de $Shot (Lacey / Lauro / Parkins / Cornell). Elle fonde avec l’architecte Laurence Crémel, l’association Squash Cake Bureau où elle crée des aménagements paysagers et du mobilier urbain. Elle scénographie également le concert Transhumance (Cocorosie, Nadia Lauro, Gaspard Yurkévitch ) au Centre Georges Pompidou. Elle conçoit une série d’installations/ performance «Tu montes», «As Atletas», et «I hear voices», des environnements scénarios développés dans divers lieux (musées, foyers de théâtre, galleries) en Europe, au Japon et en Corée. Elle présente «La Clairière» (Fanny de Chaillé/Nadia Lauro), un environnement visuel immersif pour entendre au Centre Pompidou, 4ème édition du Nouveau festival /«Khhhhhhh» Langues imaginaires et inventées et collabore depuis 2014 comme artiste associée au festival Extension Sauvage (Latifa Laâbissi / Figure Project)
Direction artistique : Antonija Livingstone & Nadia Lauro
Avec : Antonija Livingstone, Nadia Lauro, Stephen Thompson & guests
Musique : Brendan Dougherty
Production déléguée : Extrapole
Co-Production : L’Arsenic, Centre d’Art scénique contemporain - Lausanne, Conseil des Arts du Canada, l’Usine C - Montréal, Théâtre Garonne - Toulouse, humain Trop humain, Centre Dramatique National de Montpellier, Festival d’Automne à Paris, ménagerie de verre - Paris