Joana Hadjithomas et Khalil Joreige construisent leur œuvre sur la production de savoirs, la réécriture de l’histoire, la construction d’imaginaires, mais aussi des modalités de la narration contemporaine en prenant appui sur l’expérience de leur propre pays tout en dépassant ses frontières. Le processus d’enquête auquel ils ont recours, leur questionnement sur le territoire, autant géographique qu’individuel, confèrent à leur œuvre une esthétique particulière. Ces questions imprègnent très fortement leur travail cinématographique.
C’est pourquoi en écho à l’exposition « Se souvenir de la lumière », le Jeu de Paume a choisi de présenter, avec la complicité de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, une sélection de longs-métrages à l’auditorium, donnant ainsi au spectateur l’occasion de découvrir ou redécouvrir leur travail de cinéastes en compagnie d’invités tels qu’Antoine Thirion et Clément Dirié.
Le Film perdu (2003, 44', VOSTF)
Tout commence par un e-mail : le 22 mai 2000, une copie du premier long-métrage des cinéastes, « Autour de la maison rose », disparaît au Yémen dans des circonstances étranges. C’était un jour historique, le jour du dixième anniversaire de la réunification du Sud et du Nord du pays. En tant que cinéastes libanais, ils font des films dans une partie du monde qui se soucie peu de cinéma et sont donc très surpris par cet événement. Quelqu’un au Yémen a pu s’intéresser à leur premier long-métrage au point d’en voler la copie…
Un an après, pour le 11e anniversaire de la réunification, les cinéastes prennent l’avion pour Sanaa et suivent les traces de leur film.
Je veux voir (2008, 75', VF)
À l’aube d’une nouvelle guerre qui éclate au Liban en juillet 2006, les réalisateurs se demandent si le cinéma peut encore changer le monde. Ils décident de partir à Beyrouth avec une « icône » du cinéma, Catherine Deneuve, et de parcourir en sa compagnie et celle du comédien libanais Rabih Mroué les régions touchées par le conflit pour tenter de retrouver, dans les ruines de leur pays, une beauté disparue.