Dans des jardins, des boutiques, des cafés, au coin des rues, chez des gens, près du marché, dans le métro ou sur un comptoir… enfin, partout sauf dans des salles, Johanne Saunier – figure éminente de la compagnie d’Anne Teresa de Keersmaeker – et Ines Claes aiment danser et surprendre. Sur des musiques de Steve Reich, Miles Davis ou Georges Aperghis, ou au son de la ville, elles proposeront une multitude d’impromptus chorégraphiques, tout au long du festival Paris quartier d’été.
C’est quoi, encadrer quelqu’un ? En français, c’est simple : on peut encadrer ceux qu’on supporte de voir en peinture. Mais l’anglais est plus retors : comme le savent les amateurs de fictions policières, “to frame someone”, c’est accumuler les preuves pour transformer en coupable un innocent et ainsi falsifier l’enquête. Comment sommes-nous encadrés, limités, regardés, surveillés, et éventuellement accusés ? Johanne Saunier et Ine Claes ont réuni des textes du compositeur Georges Aperghis et du dramaturge britannique Martin Crimp, La liberté d’écarter les jambes (extrait de la pièce Dans la république du bonheur) pour aborder sous tous ses aspects le thème de la surveillance : vigilance, flicage, autocensure, dans la société, dans le couple, en famille, et jusque dans les méandres de sa propre pensée.
Les danseuses-chorégraphes et les auteurs ont travaillé ensemble pour raconter en mouvement et en voix ces nouvelles oppressions, écrans de contrôles, surfaces planes, bordures toujours plus étroites, femmes sous surveillance. Entrant et sortant du cadre, les danseuses jouent et se jouent de la limite, tour à tour subie, transmise et dépassée et récréent un espace de liberté, un moment mouvementé de réflexion hors-cadre.
Le vendredi 15 juillet 2016 à 20h:
Musée national Picasso-Paris (3e)
Le samedi 16 juillet 2016 à 20h:
Musée national Picasso-Paris (3e)
Le vendredi 22 juillet 2016 à 20h:
Bibliothèque historique de la Ville de Paris (4e)
Le samedi 23 juillet 2016 à 20h:
Bibliothèque historique de la Ville de Paris (4e)