Si son parcours singulier l’a menée de l’anthropologie aux arts visuels, les recherches de Kapwani Kiwanga révèlent des zones inexplorées entre fiction et documentaire, science et magie, politique et poétique.
Après plusieurs expositions remarquées à l’étranger, la Ferme du Buisson consacre à Kapwani Kiwanga sa monographie la plus importante à ce jour. Mettant à profit sa formation dans le champ des sciences sociales, elle élabore des projets de recherches expérimentaux dans lesquels elle endosse le rôle de chercheur.
La méthode de Kapwani Kiwanga consiste à créer des systèmes et des protocoles qui agissent comme des filtres à travers lesquels elle observe les cultures et leurs capacités de mutation. Ses projets donnent lieu à des installations, des vidéos, des œuvres sonores ou des performances. Sa pratique interroge des notions telles que l’afro-futurisme, les luttes anticoloniales et leur mémoire, ainsi que les cultures populaires et vernaculaires.
Pour la Ferme du Buisson, elle déploie un ensemble représentatif de pièces existantes et trois importantes installations inédites. Mêlant matériaux et réflexions liés à l’économie, l’agriculture, la magie, l’anthropologie ou la muséographie, elle fait suite à ses recherches menées au Jeu de Paume et à la South London Gallery autour des systèmes de croyance, et des trajectoires pré et post indépendance en Tanzanie.
Ce projet articule deux recherches : la première autour des pouvoirs magiques prêtés aux plantes dans des situations de résistance politique et sociale ; la seconde autour du concept d’Ujamaa qui fut à l’origine du socialisme panafricain. À travers des installations organiques, des vidéos, des pièces sonores et performatives, Kapwani Kiwanga nous entraîne dans un voyage au sein de systèmes de croyances, qu’il s’agisse de pouvoirs surnaturels ou d’utopie politique.