Conception et interprétation
Cecilia Bengolea, François Chaignaud, Marlene Monteiro Freitas, Trajal Harrell Lumières
Yannick Fouassier
Chaussures
La Bourette
dans le cadre de dance2016 une année franco-américaine de danse et d’idées
(M)imosa/Twenty Looks or Paris is Burning at the Judson Church (M)
Pour la taille (M), Trajal Harrell s’est lancé dans un élargissement du périmètre du voguing en invitant trois performeurs issus d’univers chorégraphiques différents à venir dériver avec lui. Symptomatique de la stratégie de décalage et de porosité qui marque la série dans son ensemble, (M)imosa est un feuilleté aussi délicat que sauvage : une ruade dans les conventions qui transforme le plateau en sismographe d’états contradictoires, passant par toutes les intensités possibles. Ensemble ou séparés, Trajal Harrell, François Chaignaud, Cecilia Bengolea et Marlene Monteiro Freitas occupent la scène en tant que zone franche, située hors du cadre des conventions sociales. Sur cette surface de projection réactive à toutes les opérations de condensation, de collage et de travestissement, ils saturent l’espace de corps à géométrie variable, en perpétuelle tranformation. Dans cette pièce résolument transgenre, tout est retourné, détourné, accentué, accéléré – voix, corps, sexe, mode. Chant baroque, créatures fantastiques, pop stars discordantes, mannequins déchaînés : le voguing devient une arme servant au renversement de toutes les valeurs.
Diplômée en philosophie et histoire de l'art, mais aussi pratiquant le kung-fu, l'acrobatie ou le contorsionnisme, Cecilia Bengolea mène une recherche inclassable, collaborant avec des écrivains, des plasticiens, des metteurs en scène ou des chorégraphes (dont Claudia Triozzi, Alain Buffard, Mathilde Monnier, Mark Tompkins ou Monika Gintersdorfer).
Interprète auprès de Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard, Gilles Jobin, mais aussi chercheur, chanteur, performeur ou chorégraphe, François Chaignaud développe un travail mélangeant performance et chant où il incarne des figures à la frontière des genres. Depuis 2005, un dialogue soutenu entre François Chaignaud et Cecilia Bengolea donne vie à des œuvres hétéroclites, présentées dans le monde entier.
Interprète pour de nombreux chorégraphes, dont Boris Charmatz ou Emmanuelle Huynh, Marlene Monteiro Freitas crée depuis 2006 des pièces peuplées de créatures fantastiques et animales, à l’image du solo Guintche ou du projet Paraiso, collection particulière de ses hybridations.