La représentation est terminée. Les lumières se rallument.
Le public commence à applaudir. La danseuse revient sur scène et salue. Que se passe-t-il à ce moment précis ? Où sommes-nous : encore dans le temps de la représentation, déjà dans l’après – à la lisière ? Et que recouvre le geste de l’interprète qui tout à la fois s’incline, remercie le public et se livre à son approbation ? Le salut constitue un rituel incoutournable en même temps qu’un seuil, reflétant différentes conventions implicites de la représentation.
Afin de rayonner à partir de ce code scénique, d’aborder ses zones d’étrangeté ou de drôlerie, Latifa Laâbissi endosse une figure paradoxale lui permettant d’en parcourir les strates historiques, esthétiques et subjectives : à la fois elle-même et une foule d’autres qui l’ont précédée, elle glisse entre les identités et les registres.