« En 2004, à Istanbul. À quelques minutes de la fin d’un spectacle auquel j’assiste, surgit comme de nulle part une bande d’hommes qui exécute une danse folklorique très courte et disparaît aussitôt. Une émotion profonde, presque archaïque, m’envahit. Était-ce leur danse ou le vide laissé par leur disparition qui m’a bouleversé ?… Accompagné de huit danseurs et de deux musiciens, je cherche un espace où le mouvement et sa relation à la musique se jouent des catégories populaires et contemporaines. J’imagine une danse prenant appui sur des souvenirs de pratiques folkloriques qui viendrait frictionner avec mon goût pour la chute et le toucher, permettant à chacun de tenir grâce à la présence de l’autre, à son contact immédiat… Comment faire groupe à un moment donné ? Être ensemble, pour une forme n’appartenant à aucun territoire ou groupe déterminé, penser une danse collégiale qui creuse le sol en même temps qu’elle cherche l’élévation. Partie intégrante du projet, j’ai confié l’écriture musicale (et son interprétation en live) aux batteurs / compositeurs Didier Ambact et King Q4. Deux batteries donc, aux confins de rythmiques tribales et sonorités rock psychédélique, qui entretiendront une relation entre dialogue et battle pour offrir une zone de tension à la danse et à la lumière atmosphérique de Caty Olive. » – Christian Rizzo, juin 2013