Lorsque le Festival Montpellier Danse voit le jour en juillet 1981, il découle d’une double volonté. D’une part celle de Georges Frêche, nouveau maire d’une ville qu’il secoue vigoureusement pour en faire une métropole qui rayonne au présent. D’autre part celle de Dominique Bagouet, à peine installé dans cette ville, pour y créer un Centre chorégraphique conforme à la non moins vigoureuse décentralisation de la vie chorégraphique impulsée par les pouvoirs publics. Tout le développement de Montpellier Danse se conçoit dans ce double principe d’origine : cette manifestation est chevillée au mouvement bouillonnant de la Nouvelle danse (et ses prolongements), tandis qu’elle entretient une fidélité clairement assumée à un projet politique. Ceci non sans acuité, lorsqu’à la fin des années 90 il lui faut résister aux assauts hostiles d’une présidence régionale du Languedoc-Roussillon pactisant avec l’extrême droite ; et non sans implication directe lorsque le maire de Montpellier appelle pour quelques années dans son cabinet le directeur du festival, Jean-Paul Montanari. Celui-ci avait rejoint Montpellier aux côtés de Dominique Bagouet, qui lui confia très vite la direction du nouveau festival. Jean-Paul Montanari a dès lors forgé un modèle de manifestation de niveau pleinement international, dont l’acuité artistique attire certaines années jusqu’à plus de mille artistes, journalistes et professionnels, en même temps que très profondément inscrite dans le développement culturel au cœur des populations environnantes. Ces dernières continuent de représenter les quatre cinquièmes de la fréquentation publique.