(salle Panopée)
Sur le plateau, des rouleaux de papier calque, un homme, une femme.
Du corps à corps entre la matière vivante et inerte apparaît progressivement un paysage incertain, fragile et changeant. Environnement palimpseste, les couches de papier se déposent et se superposent graduellement dans l’espace, impulsées par le mouvement des danseurs.
Khiasme explore le rapport ambigu qui lie l’humain à son environnement – un espace qu’il construit tout en s’y soumettant. Si les danseurs amorcent l’évolution topographique du plateau en interagissant avec la matière, ils n’en contrôlent ni la forme ni son impact sur leurs corps, dans une échappée ouverte à l’accident et à la rencontre.
Les strates de papier sont comme autant de peaux ou d’enveloppes ménageant des creux et des recoins, l’expression élémentaire d’un abri, d’un lieu de vie éphémère. Le calque dans sa transparence filtre le passage des corps qui s’enfouissent puis resurgissent dans un jeu de va-et-vient entre intérieur et extérieur, intimité et exposition.